Mark Janson | Service de recherche du SCFP

Les municipalités et les provinces canadiennes sont aux prises avec un important déficit au chapitre des infrastructures. Nos réseaux de transport et systèmes d’eau et d’eaux usées sont vieux et ne répondent plus aux besoins de la population en croissance. Le SCFP demande donc aux gouvernements de combler ce déficit en investissant dans des infrastructures détenues et exploitées par l’État. C’est l’approche qui offre les meilleures infrastructures au meilleur prix.

Avec l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire au fédéral, on peut sérieusement s’attendre à ce que les projets d’infrastructures soient construits et exploités en partenariat public-privé, et ce, au détriment de la qualité, du coût et de l’accessibilité aux services.

En 2014, les délégués au congrès du Parti libéral du Canada ont adopté une résolution intitulée Investissement durable et transformateur dans les infrastructures canadiennes. Cette résolution réclame le développement de nouvelles infrastructures par « le déblocage de sources non exploitées d’investissement non gouvernemental, y compris les caisses de retraite et les partenariats public-privé ». À l’approche des élections, d’importants députés libéraux ont répété que leur parti se tournerait vers les caisses de retraite des Canadiens pour la conception, la construction, la propriété et l’exploitation des projets d’infrastructures. La plateforme libérale parle de « financement alternatif », qui est synonyme de privatisation. Les libéraux ont clairement l’intention d’utiliser les caisses de retraite pour privatiser les infrastructures.

Les gouvernements libéraux du Québec et de l’Ontario avancent des idées semblables.

Le SCFP s’oppose mordicus à ce concept. La propriété et l’exploitation des infrastructures par le privé réduiront la qualité de services, en plus de les rendre plus coûteux et moins accessibles à tous. Nous sommes contre la privatisation, que le propriétaire privé de l’infrastructure soit une entreprise à but lucratif ou une caisse de retraite de travailleurs. Dans les deux cas, c’est dangereux. Pour que les nouvelles infrastructures puissent profiter à tout le monde, elles doivent être détenues et exploitées par l’État.

Il y a bien des façons de lutter contre ce type de privatisation. Il y a des membres du SCFP qui siègent au conseil de fiducie d’importantes caisses de retraite et ils peuvent influencer les décisions. Les caisses de retraite investissent déjà dans les obligations d’épargne émises par les gouvernements, ce qui contribue déjà au financement d’infrastructures publics de qualité.

Nos membres peuvent aussi combattre ces idées dans l’arène politique. Il faut s’opposer à tout gouvernement qui cherche à vendre une infrastructure publique à une caisse de retraite ou qui essaie de financer de nouveaux projets privés à l’aide des caisses de retraite.

Informez-vous sur les stratégies de lutte à la privatisation : consultez le guide Notre meilleur moyen de défense  sur le site Internet du SCFP.

Le déficit au chapitre des infrastructures est énorme et il faut le combler. Malheureusement, la menace de privatisation à l’aide des caisses de retraite est bien réelle et le SCFP doit être aux premières lignes de cette bataille.


Nos membres peuvent aussi combattre ces idées dans l’arène politique. Il faut s’opposer à tout gouvernement qui cherche à vendre une infrastructure publique à une caisse de retraite ou qui essaie de financer de nouveaux projets privés à l’aide des caisses de retraite.