L’augmentation du financement des hôpitaux annoncée hier ne suffit pas pour atténuer la crise dans les hôpitaux et ne fera que provoquer davantage de détérioration, affirme le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO-SCFP).
« Le financement n’évolue pas au même rythme que les pressions inflationnistes dans les hôpitaux (5,6 %) et encore moins que les pressions exercées par une population vieillissante et croissante, alors même qu’on assiste à une crise sans précédent dans nos hôpitaux. Ce n’est pas assez d’argent pour augmenter le personnel et renforcer la capacité dont on a désespérément besoin. Ce n’est pas assez d’argent pour freiner les fermetures des urgences, réduire les listes d’attente pour les interventions chirurgicales ou s’attaquer sérieusement aux soins de santé de couloir. C’est juste assez d’argent pour maintenir une crise perpétuelle des soins hospitaliers », a déclaré Michael Hurley, président du CSHO-SCFP.
Le SCFP représentant 50 000 membres du personnel hospitalier avait demandé une augmentation minimale de 8 %, mais le budget prévoit à peine la moitié.
En raison des coupes réelles importantes effectuées par les conservateurs de l’Ontario dans le reste du budget des soins de santé, qui n’a augmenté que de 0,07 pour cent (33 millions de dollars), Michael Hurley se dit profondément préoccupé par la demande plus élevée que d’habitude dans les hôpitaux cette année.
« La crise dans les hôpitaux se poursuivra tandis qu’elle s’aggravera dans les soins de santé à domicile et communautaires. L’accès sera encore plus restreint et le rationnement des soins s’accélérera. Les soins préventifs offerts par ces programmes aident les gens à rester en bonne santé et réduisent la pression sur les hôpitaux. Les priver de financement ne fera qu’alourdir un système déjà surchargé. Ce gouvernement doit assumer la responsabilité de sa population vieillissante et s’engager à assurer une croissance réelle au fur et à mesure que la génération des baby-boomers vieillit », a-t-il déclaré.
L’année dernière, un rapport de recherche du CSHO-SCFP soulignait que les hôpitaux devaient embaucher 60 000 employé(e)s sur quatre ans pour ajouter suffisamment de lits et répondre à la demande croissante, ce qui nécessiterait une augmentation annuelle du budget des hôpitaux d’au moins cinq pour cent au-delà de l’inflation.
En 2024, le SCFP a demandé une hausse suffisante pour aider les hôpitaux à surmonter les déficits budgétaires en réponse au sous-financement du gouvernement au cours des dernières années.