Les négociations collectives entre le gouvernement Houston et les travailleuses et travailleurs en soins de longue durée représentés par le SCFP ont été rompues hier, ce qui a mené le syndicat à entamer le processus de demande de conciliation.

« C’est frustrant et franchement décevant », se désole Tammy Martin, coordonnatrice des soins de longue durée au SCFP. « Nous négociions de bonne foi, démontrant notre volonté de faire des compromis pourvu que les travailleuses et travailleurs soient rémunérés équitablement. Et au lieu de collaborer avec nous, le gouvernement a offert le strict minimum et a refusé de considérer nos propositions. »

Voici quelques-unes des propositions du syndicat : rajustement du salaire des travailleuses et travailleurs en soins de longue durée de la Nouvelle-Écosse pour qu’il corresponde à celui offert dans les autres provinces de l’Atlantique; ajustements salariaux fondés sur l’ancienneté, pour favoriser la rétention du personnel; et mise en place d’initiatives de recrutement. Ces propositions font partie du processus de négociation coordonnée qui réunit des travailleuses et travailleurs – personnel infirmier, personnel de soutien (lavage, nutrition), etc. – de plus de 50 établissements de soins de longue durée dont la convention collective est expirée depuis deux ans. La plupart des catégories d’emploi liées aux soins de longue durée sont actuellement les moins bien rémunérées dans les provinces de l’Atlantique. Certaines ont un taux horaire de près de 10 $ inférieur au taux de subsistance estimé par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) pour la Nouvelle-Écosse.

« De voir certaines catégories être les moins bien rémunérées dans notre province comparativement aux autres provinces de l’Est, c’est préoccupant », admet Alan Linkletter, président du SCFP–Nouvelle-Écosse. « Le pire, c’est que ces travailleuses et travailleurs prennent soin d’une des populations les plus vulnérables. Ils et elles offrent un foyer aux personnes âgées, agissant comme de véritables ami(e)s et parfois même comme des membres de la famille. En retour, le gouvernement Houston leur offre des salaires de misère et s’attend à ce qu’on lui dise merci. »

« Pire rémunération parmi toutes les provinces de l’Atlantique. La première fois que j’ai entendu ça, je me disais que c’était impossible », se rappelle Christa Sweeney, présidente du Comité sur les soins communautaires et de longue durée du SCFP. « Je ne pouvais pas croire que la Nouvelle-Écosse puisse se classer au dernier rang pour quelque chose d’aussi essentiel que rémunérer adéquatement les gens qui prennent soin de nos personnes âgées. Mais c’est pourtant vrai. Nous sommes au dernier rang, et ça ne semble pas préoccuper le gouvernement Houston, car sa dernière offre ne réglera en rien le problème. Au contraire, elle va l’aggraver, puisque le coût de la vie continuera d’augmenter pendant les années où cette convention sera en vigueur. »

Les travailleuses et travailleurs en soins de longue durée membres du SCFP continuent d’organiser des votes de grève partout dans la province, et plus de la moitié de ces votes sont déjà prévus, en cours ou en train d’être comptabilisés.