Le SCFP–Nouvelle-Écosse est une fois de plus déçu de voir le gouvernement de la Nouvelle-Écosse privilégier les profits privés au détriment des services publics sous-financés.

« C’est devenu le statu quo », a déclaré la présidente du SCFP–Nouvelle-Écosse, Nan McFadgen. « Le gouvernement conservateur promet de dépenser des millions de dollars pour améliorer les soins de santé, régler les problèmes de logement et répondre aux préoccupations de la population néo-écossaise, puis il donne cet argent à des entreprises privées qui se soucient davantage de leur bilan financier que d’aider leurs concitoyennes et concitoyens. »

Par exemple, parmi les millions de dollars prévus pour améliorer le système de santé, 45,8 millions ont été alloués à l’augmentation du nombre de lits dans les établissements de soins de longue durée. Cinq de ces établissements sont déjà en construction et devraient ouvrir cette année. Or, ces établissements, financés par les impôts des contribuables de la province, appartiennent tous à des entreprises privées qui en assurent également l’exploitation.

Les établissements du secteur public, eux, n’ont pas eu droit à la même considération. En difficulté depuis longtemps, les services publics tels que l’aide à domicile – un programme faisant l’objet de négociations depuis plus d’un an et dont la liste d’attente compte actuellement près de 1 000 personnes – ont vu leur budget réduit. Le personnel de soutien hospitalier, également en négociation depuis des mois, n’a reçu aucun financement supplémentaire. Certes, nous nous réjouissons des fonds obtenus par les médecins et les membres du personnel infirmier étant donné leur rôle essentiel en santé, mais les hôpitaux ne peuvent fonctionner non plus sans le personnel de soutien.

« Il semble toujours y avoir de l’argent à dépenser lorsque le gouvernement veut conclure un marché de plusieurs millions de dollars avec une entreprise privée, a fait remarquer Nan McFadgen, mais lorsque le personnel du secteur public, pourtant acharné au travail, demande une augmentation, le gouvernement n’a soudainement plus d’argent. Je me demande bien pourquoi… »

Ce dépôt du budget suit de près le troisième rapport consécutif de la vérificatrice générale Kim Adair, qui reproche au gouvernement Houston de dépenser continuellement en dehors de son budget et de ne pas respecter la procédure normale d’approvisionnement. Kim Adair a également fait ressortir trois exemples d’appels d’offres de plusieurs millions de dollars qui n’étaient tout simplement pas inclus dans les données fournies au bureau de la vérificatrice générale ou qui n’ont été divulgués publiquement que lorsqu’elle a remarqué leur absence.

« D’abord, le premier ministre a limité le temps de parole du parti de l’opposition à l’Assemblée législative. Ensuite, il a annoncé qu’il allait se débarrasser du service de communications non partisan du gouvernement. Aujourd’hui, il a exclu des groupes de défense bien établis dont les opinions divergent souvent de ses politiques, comme le Centre canadien de politiques alternatives de la Nouvelle-Écosse (CCPA NS). Ça devient une tendance, et c’est très inquiétant », a déploré Nan McFadgen.

Chaque année, des membres de la classe politique, des syndicats, des médias et des organismes communautaires assistent à une lecture du budget avant sa publication afin de pouvoir poser des questions aux fonctionnaires et demander des éclaircissements. Cette année, le CCPA NS, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, l’Advocacy Centre for the Elderly (Centre de défense des intérêts des personnes âgées) et la Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse n’ont pas été invités. Lorsqu’ils ont contacté le gouvernement pour obtenir leurs invitations habituelles, ils n’ont reçu aucune réponse. Des groupes de défense ayant déjà soutenu le gouvernement Houston étaient présents, pour leur part.

« Un gouvernement qui refuse de communiquer de l’information à l’ensemble de sa population est un gouvernement auquel je ne fais pas confiance, quel que soit le parti, a conclu Nan McFadgen. Que gagne ce gouvernement à écarter ces voix? »