Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) exhorte les députés à appuyer les droits des travailleurs et à s’opposer au projet du premier ministre Ford de s’immiscer dans la négociation collective à l’Université York.
Mardi, le nouveau gouvernement conservateur a publié ses « priorités pour la prochaine session législative ». Le premier élément de cette liste consiste à priver les travailleurs scolaires à l’Université York des droits protégés que leur confère la Charte en soumettant une loi de « retour au travail ».
« Nos conditions de travail sont les conditions d’apprentissage des étudiants de premier cycle », explique le président du SCFP 3903, Devin Lefebvre. « York refuse de négocier sérieusement avec nous depuis le début. Nous sommes étudiants diplômés et employés à statut précaire de l’université. Violer nos droits et nous contraindre à mettre fin à notre grève, ce n’est pas protéger les étudiants. »
La section locale 3903 du SCFP est en grève légale depuis le 5 mars pour défendre les bons emplois, améliorer les conditions d’apprentissage des étudiants de premier cycle et promouvoir l’égalité des chances. Le syndicat essaie de :
- empêcher l’Université York de diminuer l’enveloppe consacrée aux étudiants diplômés ;
- annuler l’élimination de plus de 800 emplois d’assistants diplômés ;
- établir un meilleur soutien pour les victimes d’agression sexuelle et de violence sexiste.
La Cour suprême du Canada a statué que le droit à une véritable négociation collective et le droit de grève sont protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Le droit de négocier et le droit de retirer notre travail sont les droits les plus importants qu’ont les travailleurs pour s’assurer d’être traités équitablement.
« Cette grève porte fondamentalement sur la qualité de l’éducation universitaire », souligne Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Ces travailleurs donnent 60 pour cent de l’enseignement à York et la plupart d’entre eux font un salaire inférieur à la pauvreté. Beaucoup enseignent dans plusieurs universités pour joindre les deux bouts. Ils ne peuvent donc pas être sur le campus lorsque leurs étudiants ont besoin d’aide. Une loi de retour au travail, c’est ce qu’espère l’université depuis le début. Elle refuse de négocier, et voilà que le premier ministre Ford lui laisse le champ libre au lieu de lui demander de retourner négocier une entente équitable. »