Doug Ford a encore une fois relégué au dernier rang les bénéficiaires de soins à domicile de l’Ontario. Le gel d’embauche qu’il a annoncé vendredi dernier pour tous les organismes de la Couronne de l’Ontario amplifiera la charge de travail actuelle et les pénuries de personnel dans le système de soins de santé ontarien.
Ce gel est entré en vigueur le 27 septembre, et le communiqué de presse du gouvernement précise que la province rencontrera 143 organismes « au cours des prochaines semaines » pour « s’assurer que leurs stratégies en matière de ressources humaines soient harmonisées avec cette orientation ». On peut en conclure que les organismes n’ont pas été informés au préalable de l’adoption de cette politique et que les fournisseurs de services publics, comme Santé à domicile Ontario, devront rapidement s’adapter à cette nouvelle décision.
Le fait de tenir des rencontres rétroactives avec les organismes touchés montre que le gouvernement n’a aucunement le désir de consulter les organismes qui offrent des services à la population ontarienne. Malgré l’affirmation simpliste du gouvernement comme quoi le taux de dotation au sein des organismes gouvernementaux a augmenté à un rythme plus de cinq fois supérieur à celui de la fonction publique de l’Ontario depuis 2023, la réalité est tout autre. En effet, cette croissance annuelle de 2,3 % n’est pas suffisante pour répondre à la demande accrue générée par l’accroissement et le vieillissement de la population, et c’est sans parler des autres directives du gouvernement qui détournent les patient(e)s des hôpitaux.
Le personnel de Santé à domicile Ontario peine déjà à tenir le coup face à la charge de travail écrasante et au manque d’effectifs. La pénurie actuelle dans le secteur des soins à domicile ne sera qu’exacerbée par la décision de Doug Ford de geler l’embauche.
Cette annonce soudaine est un pas de plus vers la privatisation et la détérioration de nos services publics et de notre système de soins de santé. Quand le gouvernement étouffe le système avec de telles politiques, il s’ensuit une réduction des services et une augmentation du fardeau financier pour le public. Diminuer le taux de dotation par attrition pour compenser le manque de locaux disponibles ne permettra pas d’améliorer les services offerts à la population. Au contraire, il sera encore plus difficile de s’y retrouver dans notre système déjà surchargé.
Le gouvernement doit absolument reconnaître que l’ensemble des membres du personnel de Santé à domicile Ontario sont des travailleuses et travailleurs de première ligne qui ne devraient pas être visé(e)s par cette politique. Il doit également s’assurer de consulter le personnel de première ligne avant de formuler des politiques qui ont une incidence sur les services publics que nous offrons.