Un nouveau rapport publié jeudi soulève de sérieuses questions quant aux pratiques d’évasion fiscale de Revera Living, le deuxième plus grand exploitant d’établissements de soins de longue durée à but lucratif au Canada. Le rapport intitulé Évasion fiscale par une société d’État canadienne : Revera Living s’en met plein les poches (« Tax Dodging by a Canadian Crown Corporation: Revera Living Making a Killing »), produit par le Centre for International Corporate Tax Accountability and Research (CICTAR), décrit en détails le procédé d’évasion fiscale utilisé agressivement et systématiquement par Revera au Royaume-Uni.

« Ce rapport dévoile un autre pan dégoûtant de la perversité et de la toxicité de l’industrie des soins à but lucratif. Au lieu de confier le soin de nos êtres chers à des prestataires publics, les gouvernements permettent qu’ils restent entre les mains de négociants en bourse et de fraudeurs fiscaux internationaux », a déclaré la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick, lors une conférence de presse tenue jeudi matin. Candace Rennick était aux côtés du chef du NPD fédéral, Jagmeet Singh, et du président de l’Alliance de la fonction publique du Canada, Chris Aylward.

En plus, Revera appartient entièrement à l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public, la société d’État canadienne responsable de la gestion des pensions des fonctionnaires fédéraux. Au Canada, ce type d’évasion fiscale agressive violerait les principes d’investissement responsable en vigueur et soulèverait des questions importantes non seulement sur les activités de Revera, mais aussi sur celles de l’ensemble du secteur des soins à but lucratif.

Des milliers de résidents vulnérables des établissements de soins de longue durée sont morts de la COVID-19 depuis un an, tandis que les entreprises multimilliardaires comme Revera versaient des centaines de millions de dollars à leurs actionnaires.

Le SCFP qui représente 65 000 travailleurs en soins de longue durée à travers le Canada, sait jusqu’où ces exploitants à but lucratif sont prêts à aller pour fournir le moins de soins possible afin d’assurer la rentabilité de leurs activités pour les actionnaires. Ils n’hésitent pas à priver les résidents de soins adéquats et à priver les travailleurs d’une rémunération équitable et de la sécurité d’emploi afin de maximiser leurs profits.

Le rapport du CICTAR révèle maintenant jusqu’où certains exploitants à but lucratif sont prêts à aller pour éviter de payer des impôts sur des profits déjà énormes.

Pour le SCFP, ce rapport devrait être la goutte qui fait déborder le vase. Il n’y a pas de place pour les profits, comme pour la fraude fiscale internationale, dans les soins de longue durée. Visitez le site de la campagne du SCFP pour repenser les soins de longue durée et ajoutez votre voix à l’appel en faveur de meilleures conditions de vie pour les résidents et de meilleures conditions de travail pour les personnes qui s’occupent d’eux.