Le déficit moins élevé que prévu de la Saskatchewan dans l’exercice 2020-2021 est une fausse économie et traduit le sous-investissement de l’État provincial dans les travailleuses et travailleurs de première ligne et les services publics qui nous ont permis de traverser le pire de la pandémie. C’est l’analyse que fait le SCFP-Saskatchewan des résultats finaux publiés par le gouvernement provincial pour l’exercice s’étant terminé le 31 mars 2021.
Ces résultats montrent également que les transferts du gouvernement fédéral ont augmenté de manière significative pour le soutien lié à la COVID, y compris le financement de l’essentiel du supplément salarial temporaire accordé au personnel de première ligne pendant la pandémie et un financement important pour l’Accord sur la relance sécuritaire et le Fonds pour un retour en classe sécuritaire.
« La ministre des Finances affirme que nous sommes dans une situation financière bien meilleure que prévu, mais le gouvernement du Parti de la Saskatchewan aggrave la situation en imposant des compressions aux services publics, en répercutant l’augmentation des coûts sur les élèves et les familles, et en omettant de soutenir le personnel de première ligne qui nous a aidés à traverser la pandémie », estime Judy Henley, présidente du SCFP-Saskatchewan.
La Division scolaire des écoles publiques de Saskatoon, la plus grande de la province, a récemment annoncé des compressions dans son personnel de soutien en raison d’un financement provincial inadéquat. La région de Yorkton a perdu son laboratoire de microbiologie, les tests étant maintenant expédiés à Regina pour analyse. Et les communautés autour de Kipling se retrouvent sans services paramédicaux. Les étudiantes et étudiants de l’Université de Regina et de l’Université de la Saskatchewan font face à une augmentation de quatre pour cent de leurs frais de scolarité pour la session d’automne.
« Pourquoi ce gouvernement laisse-t-il les écoles publiques de Saskatoon réduire le personnel dans les écoles vulnérables et le soutien aux élèves dont l’anglais n’est pas la langue maternelle, alors qu’il dispose de l’argent nécessaire pour investir ? demande Mme Henley. Pourquoi n’alloue-t-il pas des fonds supplémentaires aux mesures de sécurité qui seront requises à la prochaine année scolaire, les enfants de moins de douze ans ne pouvant pas se faire vacciner ? »
Pendant ce temps, la Saskatchewan affiche l’un des pires salaires minimums au pays et n’offre toujours pas de congés de maladie payés garantis après un an de lutte contre la pandémie. De plus, pendant la campagne électorale de 2020, le Parti de la Saskatchewan a promis d’embaucher 300 préposés en soins continus pour améliorer les soins de longue durée. Or, il traîne les pieds depuis, alors que les personnes âgées attendent de toute urgence qu’on bonifie la dotation en personnel pour obtenir les soins et le soutien dont elles ont besoin.
« Pour assurer une véritable reprise après la pandémie, le moment est venu pour le gouvernement de la Saskatchewan d’augmenter le salaire minimum, de garantir des congés de maladie payés et de renforcer les investissements dans les services publics, au lieu de couper partout et d’augmenter les frais de scolarité, insiste Judy Henley. Il dispose d’une marge fiscale, mais a-t-il la volonté politique de transformer sa reconnaissance en action pour remercier notre personnel de première ligne et protéger nos services publics qui nous ont permis de traverser la pandémie ? »