Devant la force de la solidarité et d’énormes pressions politiques, la Société d’aide à l’enfance (SAE) de Nipissing et Parry Sound a décidé, à la dernière minute, de mettre fin au conflit de travail qu’elle avait déclenché quatre mois auparavant.
Vendredi après-midi, le directeur général de la société a signé le protocole de retour au travail rédigé par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et accepté de porter le dossier en arbitrage exécutoire.
La décision de la SAE s’explique par la solidarité monstre des travailleurs en lock-out depuis quatre mois, le fort soutien de la population et la décision des syndiqués de faire la grève en réaction aux modalités draconiennes que souhaitait leur imposer la SAE pour lever le lock-out.
Selon le protocole de retour au travail, les syndiqués seront de retour à leur poste lundi matin, le 24 avril.
Depuis un mois, le SCFP demandait au ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse de placer la SAE sous tutelle, en raison de la réticence de l’organisme à porter le conflit de travail en arbitrage.
Le SCFP, les médiateurs provinciaux et l’État provincial s’entendaient tous sur la nécessité de recourir à l’arbitrage exécutoire pour résoudre le conflit et renouveler la convention collective.
« Malgré quatre mois de lock-out, les membres du SCFP n’ont jamais perdu de vue leurs deux objectifs, explique le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn : conclure une convention collective équitable et rétablir les services de protection de l’enfance de qualité dans la région. »
« Enfin, poursuit-il, après avoir multiplié inutilement les obstacles à la négociation et privé, pendant plusieurs mois, les communautés nordiques des services d’aide à l’enfance dont elles ont besoin, l’organisme s’est fait une raison et – du moins c’est ce qu’espèrent les travailleurs – a fait siens ces mêmes objectifs. »
« Nous allons soutenir les syndiqués dans leur retour au travail, pour nous assurer qu’on respecte leurs compétences et leur engagement envers la collectivité », conclut M. Hahn.
En échange de la fin du lock-out, la SAE de Nipissing et Parry Sound exigeait entre autres l’élimination du syndicat, de la procédure de grief et du recours des employés à l’arbitrage.
« Les membres du SCFP sont ravis que leur solidarité aboutisse à ce résultat, raconte Debbie Hill, présidente du SCFP 2049, le syndicat des employés de la SAE de Nipissing et Parry Sound. Ils ont hâte de retourner à ce travail qu’ils adorent. Ces quatre mois au piquet de grève ont été très éprouvants, mais nous ne serions pas passés au travers sans le soutien de la population, de notre syndicat et des autres militants syndicaux, ni sans la force et la solidarité incroyables de nos membres. »