Les travailleuses et travailleurs de première ligne de la santé membres du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP) se sont joints à la porte-parole du Nouveau Parti démocratique de l’Ontario (NPD) en matière de santé, France Gélinas, pour une annonce réintroduisant un projet de loi indispensable pour protéger leurs collègues qui dénoncent la violence dans leur milieu de travail. Mme Gélinas déposera à nouveau ce projet de loi au Parlement dans les prochains jours.
Le projet de loi intitulé «Loi sur la dénonciation de la violence et du harcèlement au travail» protégerait le personnel infirmier, le personnel de la santé et les autres travailleurs et travailleuses contre les représailles de l’employeur lorsqu’ils dénoncent la violence, la violence sexuelle ou le harcèlement sur leur lieu de travail. Cela obligerait également les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée à rendre compte publiquement de la violence et du harcèlement au travail.
« Chaque jour en Ontario, des centaines d’infirmières et infirmiers, de préposées et préposés aux services de soutien à la personne, de préposées et préposés au nettoyage, de médecins, d’employés et employées de bureau, de membres du personnel paramédical et d’autres personnes se font frapper, agresser sexuellement ou racialement et harceler verbalement », raconte Dave Verch, infirmier auxiliaire autorisé (IAA) et vice-président principal du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario. « Et pourtant, on a menacé et licencié certaines de ces personnes pour avoir dénoncé le problème de la violence. Le projet de loi du NPD s’attaque sérieusement à ce problème, enfin. »
Le personnel de la santé, en particulier les travailleuses et travailleurs racisé(e)s, est confronté à une violence croissante et à la violence sexuelle au travail. En juillet 2022, le SCFP a publié les résultats d’un sondage mené par Oracle Research qui montre une hausse inquiétante de la violence physique et sexuelle contre les femmes, qui représentent 85 pour cent du personnel hospitalier. Ce sondage révèle que 71 pour cent des travailleuses et travailleurs racisé(e)s sont victimes de harcèlement ou d’abus en raison de leur race ou de leur apparence et que 63 pour cent de tous les travailleurs et travailleuses sont victimes de violence physique.
Le projet de loi de France Gélinas modifierait la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) afin d’empêcher toute sanction de quelque nature que ce soit contre une personne qui dénonce la violence ou le harcèlement au travail. Le SCFP et Mme Gélinas croient que ces amendements encourageront les travailleurs et les travailleuses à signaler les incidents au lieu de se taire.
« Mon projet de loi protégera les gens contre les représailles pour avoir dénoncé la violence ou le harcèlement au travail, a déclaré France Gélinas. Personne ne devrait se rendre au travail en craignant d’être agressé. Plus encore, personne ne devrait voir sa carrière affectée négativement pour avoir soulevé des préoccupations concernant sa sécurité ou sa dignité personnelle. C’est particulièrement vrai dans le domaine de la santé, où les gens sont contraints de subir le poids de la frustration du public causée par un système de santé surchargé et en sous-effectif. Ce n’est pas correct, cela affecte le personnel de la santé. Il faut que cela change. »
Le sondage du SCFP a révélé que 49 pour cent de toutes les catégories de travailleuses et de travailleurs hospitaliers sont victimes de harcèlement sexuel et 36 pour cent d’agressions sexuelles. Autre fait alarmant, 18 pour cent des répondantes et répondants ont signalé une augmentation de l’utilisation d’armes à feu ou de couteaux contre le personnel.
« Malheureusement, dans de nombreux hôpitaux et autres milieux de soins de santé ontariens, la violence au travail est trop souvent balayée sous le tapis, ajoute Mme Gélinas. Les infirmières et autres travailleurs de la santé ont l’impression qu’on leur dit que le harcèlement physique et verbal fait partie du travail. Or, la violence ne devrait jamais faire partie du travail. »