TORONTO, Ont. – La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, et ses ministres des Finances et de l’Énergie font face à des difficultés juridiques dans le dossier de la privatisation d’Hydro One. La première ministre et les ministères Charles Sousa et Glenn Thibault ont reçu l’avis de 60 jours qu’impose la loi avant le dépôt d’une poursuite pour malfaisance pendant l’exercice de leur mandat.

Pylône d'hydroélectricité

« Par cette poursuite, explique Fred Hahn, nous souhaitons protéger la population ontarienne et les usagers d’Hydro One, empêcher la vente d’autres parts d’Hydro One et préserver le contrôle de l’État sur la majorité des parts. » M. Hahn est le président du SCFP-Ontario et l’un des plaignants dans cette affaire.

« La première ministre et ses ministres n’ont pas reçu le mandat politique de poursuivre la vente d’Hydro One, affirme-t-il. Même si les experts ont établi clairement que cette vente sera mauvaise pour la province, les intimés ont choisi de poursuivre la privatisation de cette société d’État. Pourquoi ? »

La vente de la première tranche de parts a été précédée de documents internes du gouvernement qui démontraient que la grande majorité de la population s’opposait à la privatisation d’Hydro One. Parmi les experts qui ont recommandé à la première ministre d’abandonner son projet, on compte le directeur de la responsabilité financière de son propre gouvernement, qui a déclaré ce qui suit : « Dans les années qui suivront la vente de 60 pour cent d’Hydro One, le solde budgétaire de la province sera pire que si le gouvernement n’avait pas vendu ces parts. Oui, cela réduira la dette nette de l’Ontario au début, mais cette dette augmentera ensuite au-delà de ce qu’elle aurait augmenté sans cette vente. »

Plusieurs reportages ont fait état des activités de financement exclusives qu’ont organisées la première ministre et ses ministres afin de recueillir de l’argent pour le Parti libéral de l’Ontario. Le prix des billets pour ces activités pouvait atteindre 10 000 $. Selon une récente enquête du Globe and Mail, ont été invitées (et ont participé) à ces activités exclusives les banques qui ont fait près de 60 millions de dollars depuis grâce à la privatisation d’Hydro One.

« Comme dans toutes les poursuites de ce genre, la loi nous oblige à aviser la partie défenderesse 60 jours avant le dépôt de la poursuite, explique Darrell Brown, associé du cabinet Goldblatt Partners et l’un des avocats assignés à cette affaire. Nous ne pouvons pas en dire plus d’ici au dépôt de la poursuite en novembre, mais celle-ci deviendra alors accessible au public. »

« Nous ne prenons pas cette affaire à la légère, a assuré M. Hahn en conférence de presse à Queen’s Park, mais notre gouvernement a sciemment choisi d’ignorer la voix du peuple, ce qui ne nous laissait pas d’autre choix. Il faut stopper la vente d’autres parts d’Hydro One, avant que la population ontarienne perde le contrôle majoritaire dans son système électrique. Nous nous attendons à ce que d’autres parties se joignent à la poursuite d’ici à son dépôt officiel en novembre. »

Le SCFP est le syndicat communautaire de l’Ontario. Ses quelque 260 000 membres fournissent les services publics de qualité dont nous avons tous besoin au quotidien. Ses membres sont fiers d’œuvrer dans les services sociaux, la santé, le secteur municipal, le réseau scolaire, le réseau postsecondaire et le transport aérien.

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