Le gouvernement Ford a annoncé que les collèges et universités de l’Ontario doivent se conformer aux nouvelles règles arbitraires en matière de liberté d’expression, à défaut de quoi ils pourraient subir une réduction de leur financement.
Le premier ministre Ford oblige unilatéralement les établissements postsecondaires à définir les critères des discours admissibles sur les campus à compter du 1er janvier 2019. De plus, Ford exhorte ces établissements publics à punir les étudiants qui enfreignent les nouvelles règles en matière de liberté d’expression.
On ne sait pas pourquoi le gouvernement Ford estime que la Charte canadienne des droits et libertés – qui définit déjà la liberté d’expression – n’est pas assez bonne pour les étudiants, les professeurs et le personnel des collèges et des universités. Aucune raison n’a été fournie par le gouvernement Ford pour expliquer pourquoi les collèges et les universités publics sont ciblés par ces règlements supplémentaires du gouvernement.
« Les collèges et les universités sont des lieux publics cruciaux et démocratiques d’échange d’idées et de débats fructueux », a dit Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Le SCFP-Ontario se joint aux étudiants et à nos 30 000 membres qui travaillent dans les universités de la province et qui lutteront pour protéger nos libertés fondamentales sur les campus et pour combattre cette directive nuisible du gouvernement. »
« Le fait que le gouvernement provincial décide de dicter les termes des discours autorisés sur les campus crée un précédent dangereux », a dit Jess Taylor, président de la section locale 3902, à l’Université de Toronto. « Forcer les universités à jouer le rôle d’arbitre de la liberté d’expression porte atteinte à leur indépendance et aura un effet paralysant sur la liberté d’expression. »
« Cette menace de compressions budgétaires envers les collèges et universités déjà chroniquement sous-financés pour des raisons de non-conformité est gravement préoccupante pour les étudiants et le personnel », a déclaré Janice Folk-Dawson, présidente du Comité de coordination des travailleurs universitaires de l’Ontario du SCFP. « Ceux et celles d’entre nous qui travaillent et étudient sur le campus voient déjà la dure réalité du sous-financement, les frais de scolarité vertigineux, les infrastructures en ruine, les salaires stagnants et les emplois de plus en plus précaires. »