Le plus grand syndicat du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affirme que la solution à la crise de l’abordabilité du logement nécessite d’accroître le nombre de logements sociaux : le gouvernement libéral doit cesser d’écarter cette mesure s’il veut réellement changer la donne.
Le SCFP demande au gouvernement fédéral de financer de nouveaux logements sociaux à l’échelle requise par cette crise nationale.
« On n’en serait pas là si le plan libéral, qui consiste à financer la construction de logements en versant de l’argent public dans les poches de promoteurs privés, fonctionnait », estime le président national du SCFP, Mark Hancock. « Faire aveuglément confiance au marché et parier sur la générosité des promoteurs privés, c’est évident que ça ne marche pas. On a besoin que le fédéral revienne dans le jeu en construisant des logements sociaux de qualité où les gens auront les moyens d’habiter. »
Seulement 5 % des 82 milliards de dollars de la Stratégie nationale sur le logement des libéraux sont alloués à l’Initiative fédérale de logement communautaire, et ces fonds ne servent qu’à maintenir les accords d’exploitation qui arrivent à échéance, et non à construire de nouveaux logements.
« Plutôt que de considérer le logement comme un investissement ou une classe d’actifs, les gouvernements doivent le considérer pour ce qu’il est : un droit qu’ils ont la responsabilité de faire respecter », ajoute Candace Rennick, secrétaire-trésorière nationale du SCFP. « C’est l’appât du gain qui nous a mis dans ce pétrin. Les promoteurs ne vont pas nous sauver de cette crise qui touche des millions de gens au pays. »
Le SCFP estime que la crise actuelle est due à la financiarisation du logement et voit dans le logement social le moyen le plus direct de sortir l’investissement spéculatif de ce marché.
Le gouvernement fédéral n’a pas réalisé de nouveaux investissements à long terme dans le logement public depuis 1994. Le nouveau ministre du Logement, Sean Fraser, admet lui-même que c’était une erreur de se retirer du financement et de la construction de logements sociaux. Aujourd’hui, le parc de logements sociaux du Canada ne représente que 3,5 % du parc immobilier, soit la moitié de la moyenne de l’OCDE. Même la Banque Scotia recommande de doubler le nombre de logements sociaux.
Le SCFP représente des milliers de travailleuses et de travailleurs partout au Canada dans le secteur du logement, notamment le logement social, le logement communautaire, le logement pour personnes âgées et les refuges.