Angella MacEwen | Employée du SCFP
Pierre Ducasse | Employé du SCFP

Que ce soit en 1975 ou en 2022, le gouvernement fédéral a toujours tenté de faire porter le coût de l’inflation aux travailleuses et travailleurs, mais le SCFP a été là pour riposter. Le SCFP soutient toujours que les travailleuses et travailleurs ne sont pas responsables de l’inflation et qu’il ne faut donc pas les forcer d’en supporter le poids financier.

En 1974 et en 1975, l’inflation dépasse les 10 %. En réaction, le gouvernement Trudeau (Pierre Elliott, à ce moment-là) adopte la Loi anti-inflation de 1975 afin de contrôler la hausse des prix et des salaires. Pourtant, les libéraux ont fait campagne explicitement contre une telle proposition quelques mois auparavant, lors des élections de 1974. Cette loi met donc sur pied la Commission de lutte contre l’inflation, chargée d’appliquer un plafonnement de trois ans sur les augmentations de salaire pour les entreprises de plus de 500 employé(e)s et l’ensemble de la fonction publique fédérale. La plupart des provinces signent une entente avec le fédéral pour appliquer le même plafond à leur propre secteur public.

Grace Hartman

Au début de 1976, les gens constatent que, tandis qu’on limite la croissance de leur salaire, les prix, eux, continuent d’augmenter, notamment ceux de la nourriture et de l’énergie. Ça vous rappelle quelque chose ?

Les grands employeurs du secteur privé se vantent alors que les économies réalisées grâce au restrictions salariales viennent gonfler leurs profits. Pendant ce temps, les cadres arrivent à éviter le contrôle des salaires en réécrivant les descriptions de poste, en accordant des promotions et en reportant la participation aux bénéfices. Le contrôle des salaires et des prix frappe ainsi le plus durement les travailleuses et travailleurs qui en ont le moins les moyens.

En conséquence, le SCFP organise 100 assemblées contre le contrôle des salaires pour faire entendre ses membres. Le SCFP fait valoir que la Commission de lutte contre l’inflation ne comprend pas la complexité de la négociation collective ou les préoccupations d’équité qui pourraient justifier des augmentations salariales plus importantes pour certaines personnes.

En octobre 1976, un million de travailleuses et travailleurs, dont 100 000 membres du SCFP, participent à une journée de grève générale contre le contrôle des salaires et des prix. En l’espace de six mois, les provinces commencent à se retirer de leurs accords avec la commission, et le gouvernement fédéral doit mettre un terme au programme huit mois avant la date prévue.

Apprenez-en plus sur ce moment historique dans le Journal du SCFP de 1976 (en anglais seulement).

Calendrier du coût de la vie du SCFP de 1976

En 2023, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, décourage les employeurs à accorder des augmentations de salaire à leurs employé(e)s et fournit des munitions aux arbitres pour qu’ils s’opposent aux augmentations salariales, parce que cela pourrait provoquer une spirale prix-salaires. Le SCFP est en désaccord avec le récit de la Banque du Canada selon lequel il faut blâmer la classe ouvrière. Il s’agit d’une véritable guerre des classes. Nous revendiquons la fin de l’austérité et nous continuerons à soutenir nos sections locales à obtenir de vraies augmentations de salaire à la table de négociation.

L’inflation, on connaît ça. Et les travailleuses et travailleurs ne devraient pas avoir à payer le prix de mauvaises politiques.

Consultez notre Calculateur de l’inflation pour voir si votre salaire suivra le rythme de l’inflation.