Dans le but de limiter la propagation de la COVID-19, le gouvernement de l’Ontario a récemment limité le nombre d’agences dans lesquelles les travailleurs de première ligne peuvent œuvrer. Or, cette restriction a « échappé » les travailleurs des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle. Ceux-ci rapportent une réduction importante de leurs heures de travail. Et, malheureusement, le gouvernement et les employeurs n’ont pas augmenté le nombre de postes à temps plein pour compenser.
« En raison de la nature précaire et sous-rémunérée des emplois dans les services aux personnes ayant une déficience intellectuelle, les travailleurs comptent sur des quarts de travail dans plusieurs agences pour boucler leur budget », explique Carrie Lynn Poole-Cotnam, présidente du comité des services sociaux du SCFP. « Les nouvelles restrictions les obligent à choisir un seul employeur. Ils perdent ainsi une bonne partie de leurs heures et de leur salaire. Ces travailleurs, qui occupent plusieurs emplois précaires et souvent mal payés, glissent entre les mailles du plan de relance du gouvernement Ford. Les employeurs et le gouvernement doivent veiller à ce que les travailleurs puissent obtenir suffisamment d’heures pour mettre du pain sur la table et payer leurs factures. »
Le SCFP-Ontario réclame un meilleur financement du secteur afin d’augmenter les possibilités d’emploi à temps plein, de contrer la crise salariale généralisée du secteur et d’améliorer les protocoles de santé et de sécurité (y compris la disponibilité d’EPI adéquat).
« Il y a peu d’emplois à temps plein dans ce secteur », raconte Russ Harris, président du SCFP 3826. Les employeurs se tournent vers une main-d’œuvre à temps partiel, précaire et peu rémunérée, ce qui a un impact sur la qualité des soins à la clientèle. Le gouvernement Ford ferme les yeux sur leur sort et celui des personnes ayant une déficience intellectuelle. »
Le sous-financement de longue date des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle et les coupures annuelles associées à la pandémie ont révélé des vulnérabilités systémiques dans le secteur, estime le SCFP-Ontario.
« Nous nous sentons oubliés par Ford », insiste Wendy Bonneville, présidente du SCFP 2605. « Certains d’entre nous ont vu leurs heures coupées de moitié pendant la pandémie. Pourtant, à cause des protocoles de santé et de sécurité associés au coronavirus, on a encore plus besoin des travailleurs des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle. Si le gouvernement Ford se souciait de ces personnes, il créerait une enveloppe d’urgence et un plan de financement à long terme pour aider les travailleurs et leur clientèle. »