Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) dénonce l’enlisement d’un dossier majeur de harcèlement psychologique à la Ville de Desbiens, au Lac-Saint-Jean. Depuis le dépôt en avril dernier d’un grief de harcèlement psychologique visant la mairesse Ginette Sirois, le processus de traitement connaît une série de ratés. Pendant ce temps, les employé(e)s syndiqué(e)s et non syndiqué(e)s doivent composer avec un climat de travail toujours aussi malsain. Le directeur général a lui aussi porté plainte à l’endroit de la mairesse pour le même motif.
Tout d’abord, la mise sous tutelle de la Ville de Desbiens le 19 juin pour assurer la bonne administration de cette dernière a fait en sorte de ralentir le traitement du grief.
Puis, durant l’été, une firme externe a remis son rapport d’enquête portant sur le climat de travail et l’ingérence. À la grande surprise du syndicat, aucune suite n’a encore été donnée à celui-ci.
Quant au traitement du dossier concernant le grief de harcèlement, il suivait son cours et tirait à sa fin jusqu’au moment où le syndicat a appris que les recommandations formulées à la suite de l’enquête menée par l’avocat de la Ville – lesquelles étaient presque achevées et sur le point d’être déposées au Conseil – allaient reprendre du début puisque la Commission municipale du Québec a décidé de confier un nouveau mandat, cette fois-ci à un cabinet d’avocats de Québec, semble-t-il pour traiter conjointement le grief ainsi que la plainte du directeur général.
Pour le syndicat, ce report est la goutte qui fait déborder le vase.
« De notre point de vue, on dirait que la Commission municipale du Québec laisse traîner le dossier en longueur. Elle empêche aussi les gestionnaires de faire librement les relations de travail, mais ne s’en occupe pas elle-même. Pendant ce temps, la population de Desbiens écope de ce climat de travail dysfonctionnel et de la multiplication des dépenses juridiques. Comme si ce n’était pas assez, les employés municipaux continuent de subir les contrecoups de cette situation », de déplorer Claire Simard, conseillère syndicale au SCFP.
Le SCFP se questionne également à savoir si la proximité entre certaines personnes élues provenant de différents paliers politiques a pu jouer un rôle dans toute cette malheureuse affaire et en retarder le processus.