Le premier ministre ontarien, Doug Ford, a annoncé des compressions massives dans la santé publique. Celles-ci auront des répercussions sur la lutte aux épidémies et aux infections, les tests d’eau potable et les taux de vaccination. Elles alimenteront aussi la médecine de couloir. Le syndicat de millier d’employés de la santé publique à Toronto et des milliers de travailleurs hospitaliers torontois qualifie cette politique publique comme « froidement dangereuse ».
Les conservateurs de M. Ford ont dévoilé ces compressions provinciales dans la santé publique (uniquement à Toronto, on parle d’un milliard de dollars) le même jour qu’ils ont annoncé une réduction de la capacité d’accueil réelle des hôpitaux de dix pour cent sur dix ans.
Aujourd’hui, David Mitchell, président du SCFP 79, et Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario, ont prévenu que la réduction drastique du budget de la santé publique « met la sécurité des Torontois en péril et alimentera, au final, la médecine de couloir ».
« Il n’y a pas une seule personne à Toronto qui ne bénéficie pas des protections et de la sécurité qui découlent des services que le personnel de Toronto Public Health fournit au quotidien, explique M. Mitchell. Les services de santé publique touchent toutes les classes économiques. Ils profitent à tous. Si la province applique effectivement ces compressions, les maladies transmissibles évitables se propageront et les taux de mortalité augmenteront. »
Partout dans la ville, les foyers de soins de longue durée comptent sur Toronto Public Health (TPH) pour détecter, signaler et gérer les épidémies de superbactéries et de maladies. La qualité de l’eau potable des Torontois est testée par TPH toutes les six heures. TPH effectue également plus de 20 000 tests par an dans les stations d’épuration. Les clients des restaurants sont protégés par le programme de santé publique DineSafe de la ville, qui vérifie la bonne manipulation des aliments dans les restaurants et veille au respect des normes en fermant les restaurants et autres commerces dangereux. Les inspections de TPH dans les garderies protègent les enfants, tandis que les nouvelles mères bénéficient de nombreux programmes de soutien.
Les conservateurs de M. Ford ont l’intention de faire passer le nombre d’unités de négociation dans la santé publique de trente-cinq à dix, tout en coupant dans la part provinciale du financement de la santé publique.
« Les coupes dans la santé publique vont submerger un système hospitalier déjà saturé à Toronto et en Ontario, prévient M. Hurley. Ces compressions vont tout à fait à l’encontre des preuves scientifiques sur les dépenses de santé qui permettent de prévenir et de contenir les maladies dans la communauté, plutôt que de les traiter plus tard dans leurs phases plus aiguës et plus coûteuses. Peut-on contenir des maladies comme la tuberculose, par exemple, si on n’investit pas beaucoup dans la santé publique? Il faut reconsidérer ces coupes et les annuler. »
Photo originale: Doug Ford from Canada Utilisation sous Licence Creative Commons Attribution 2.0 Générique.