Aujourd’hui, à travers l’Ontario, les garderies sont restées fermées, même si Doug Ford a annoncé qu’elles peuvent rouvrir.
« Le premier ministre Ford n’a tout simplement pas donné de préavis, de soutien ou de directives adéquates aux garderies », explique Carrie Lynn Poole-Cotnam, présidente du comité des services sociaux au SCFP-Ontario. « Les établissements ont besoin de trois semaines pour se préparer à la réouverture, pas trois jours. Si Ford avait consulté les directions, le personnel et les organisations de défense des usagers des services de garde, puis injecté de l’argent dans ce secteur déjà sous-financé, nous ne serions pas dans ce pétrin. »
Le 8 juin, Doug Ford a annoncé que les garderies de toute la province pourraient rouvrir le 12 juin, laissant aux centres à peine trois jours pour adapter les espaces et la programmation aux nouveaux règlements de santé et de sécurité en lien avec la COVID-19. En outre, compte tenu des nouvelles limites d’espace, il faut déterminer quels enfants auront la priorité. Le soir même, après 22 h 30, les exploitants ont reçu des directives de fonctionnement pendant la pandémie.
« Il est essentiel que ce secteur reçoive un soutien adéquat pour rouvrir en toute sécurité en vertu des nouvelles réglementations et restrictions. Sans nouveau financement, le fardeau financier incombe aux parents, qui ont déjà du mal à s’en sortir », estime Taylor Kociszewski, président de la section locale 2204 du SCFP, qui représente des centaines de travailleurs en garderie dans l’est de l’Ontario.
Le 15 mai, le SCFP-Ontario a remis une lettre au premier ministre Ford et au ministre Lecce. Il y décrit le nécessaire pour assurer la réouverture sécuritaire des services de garde à travers la province, y compris le besoin urgent de fonds pour l’EPI, la formation et les exigences de nettoyage et de désinfection. La Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC) publiait récemment une lettre ouverte condamnant le gouvernement Ford pour sa négligence. En date du 12 juin, cette lettre avait recueilli plus de 13 000 signatures en moins de 24 heures.
« Les parents, les éducateurs de la petite enfance, les travailleurs en garderie et les citoyens sont inquiets, à juste titre, poursuit Mme Poole-Cotnam. On pourrait dire que Ford a lancé une attaque contre les services de garde. D’ailleurs, le ministre Lecce a repris le financement provincial en mai, obligeant les centres à fermer définitivement ou à augmenter les frais aux parents, déjà inaccessibles. »
Les garderies travaillent 24 heures sur 24 pour rouvrir en toute sécurité, rapporte le SCFP-Ontario. Les centres d’Ottawa parlent du 6 juillet 2020 comme date de réouverture optimiste. Pour ceux situés dans des espaces scolaires, la date dépendra des décisions des conseils scolaires quant au moment où le personnel pourra accéder aux locaux pour préparer la réouverture.
Le SCFP a récemment copublié un rapport avec l’OCBCC et l’Association des éducatrices et éducateurs de la petite enfance de l’Ontario (AECEO). Intitulé From Reopening to Recovery (De la réouverture à la reprise), il établit un plan pour assurer une réouverture sécuritaire, un financement suffisant pour la programmation, un soutien adéquat aux éducateurs, ainsi qu’un système renforcé de services de garde au cœur de la reprise socioéconomique.