La loi fédérale anti-briseurs de grève est enfin entrée en vigueur la semaine dernière, rendant illégale l’embauche de personnel de remplacement (c’est-à-dire des briseuses et briseurs de grève) par des employeurs de compétence fédérale en période de grève ou de lock-out. S’il s’agit d’un pas dans la bonne direction pour les travailleuses et travailleurs du Canada, c’est une maigre consolation pour les 25 membres du SCFP 5525 qui font la grève à Villa Colombo, dans l’ouest de Toronto.

Dénonçant leurs salaires de misère et leurs piètres conditions de travail, ces travailleuses et travailleurs ont choisi d’aller sur les lignes de piquetage après l’avortement de deux années de négociation collective, il y a quatre semaines. Leur employeur, Villa Colombo, s’est complètement retiré des négociations depuis le début de la grève, après que des briseuses et briseurs de grève aient été embauchés pour remplacer le personnel en grève.

Le personnel de remplacement arrive tard et n’a pas développé les liens profonds et bienveillants que les résident(e)s de Villa Colombo entretiennent avec leurs soignant(e)s de tous les jours. Malgré les soins de moins bonne qualité, l’employeur se contente de laisser les grévistes sur les lignes de piquetage sans entente équitable. Bien que Villa Charities se vante de la formation de son personnel à Villa Colombo dans son rapport annuel de 2023, le patronat choisit de gaspiller ce talent et cet investissement en embauchant des briseuses et briseurs de grève.

L’ensemble du personnel en grève demeure sur la ligne de piquetage à l’extérieur de Villa Colombo, à Toronto. Villa Charities prône la compassion, l’intégrité, la transparence, la collaboration, l’excellence, le respect et la diversité sur son site Web. Mais aussi longtemps que des personnes seront employées pour briser la grève de ces braves travailleuses et travailleurs de Villa Colombo, tous ces mots ne seront que du vent.