L’écart salarial défavorable aux femmes diminue au Canada, mais lentement.
Le salaire horaire moyen des Canadiennes était de 21,85 $ l’an dernier, soit 86 % du salaire horaire moyen versé aux hommes. Cet écart a diminué par rapport au ratio de 82 % qui prévalait il y a 15 ans, mais à ce rythme, il faudra encore 40 à 50 ans pour l’éliminer.
L’écart salarial est plus marqué lorsqu’on examine les revenus annuels. Étant donné que les femmes occupent plus souvent des postes à temps partiel ou travaillent moins d’heures que les hommes, leur revenu annuel moyen ne représente que 68 % du revenu des hommes. En ce qui concerne celles qui sont considérées comme des travailleuses à temps plein, toute l’année, leur revenu annuel moyen correspond à 76 % de celui des hommes.
Comme le montre notre graphique, l’écart est moins important au Québec et dans les Maritimes, avec l’Île-du-Prince Édouard en tête de liste. En Ontario, les femmes gagnent en moyenne 87 % du salaire horaire versé aux hommes, un pourcentage légèrement supérieur à la moyenne nationale. Toutefois, cela représente une faible amelioration par rapport à la moyenne de 82 % qui prévalait il y a quinze ans.
Les femmes de la Colombie-Britannique vivent la pire situation. Non seulement leur écart salarial a diminué le plus lentement, de seulement 3% depuis 1997, et ce sans aucune amélioration au cours de la dernière décennie, mais leurs salaires ont également connu l’augmentation la plus lente de toutes les provinces.
L’écart salarial est beaucoup moins important pour les femmes syndiquées ou protégées par une convention collective. Les femmes syndiquées gagnaient un salaire horaire moyen de 26,32 $ en 2012, soit 95 % du salaire horaire des homes syndiqués. En revanche, les femmes non syndiquées gagnaient un salaire moyen de 19,67 $, ce qui représente seulement 81 % du salaire des hommes non syndiqués et 25 % moins que les travailleuses syndiquées.
Au cours des dernières années, la situation des femmes non syndiquées a beaucoup moins progressé en matière de réduction de l’écart salarial. Pour les travailleuses syndiquées plus jeunes, l’écart pour les salaires horaires a presque disparu. Par contre, les femmes syndiquées plus âgées gagnent en moyenne un salaire 5 à 10 % inférieur à celui de leurs homologues masculins.
Il subsiste manifestement des inégalités entre hommes et femmes syndiquées, mais en faisant de la réduction de l’écart salarial une priorité, des résultats très positifs ont été obtenus. De plus, comme le démontrent les données sur les revenus annuels moyens présentées plus haut dans le texte, les femmes occupent plus souvent des postes à temps partiel ou travaillent moins d’heures que les hommes. De nombreuses autres femmes – particulièrement les femmes issues de minorités ethniques – occupant un emploi temporaire, à contrat ou un autre type de travail occasionnel.
Les syndicats ont joué un rôle essentiel dans la réduction des inégalités auxquelles se heurtent les femmes, mais il y a encore place à amélioration. Les dispositions en matière d’équité salariale constituent une façon efficace d’obtenir des gains et de contribuer à réduire l’écart. Plus les femmes syndiquées réaliseront de progrès, plus la situation des travailleuses en général s’améliorera.