Aujourd’hui, le gouvernement de l’Ontario a annoncé l’ajout de lits en soins de longue durée. On a cruellement besoin de ces lits, mais la division ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique réclame que ceux-ci soient accompagnés d’investissements dans la qualité de vie et le niveau de soins des résidents, qui sont terriblement bas comparativement aux autres provinces.
Selon Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, « sans cet argent, notre gouvernement continuera d’abandonner les 80 000 résidents fragiles dont les besoins en soins de longue durée sont beaucoup plus élevés que ce que finance l’État. Les niveaux de soins sont tout simplement trop faibles en Ontario pour la complexité accrue des cas. Il ne suffit donc pas de financer l’infrastructure physique pour permettre l’ajout de lits en soins de longue durée. Cela ne ferait qu’ajouter des résidents plus vulnérables dans des lits offrant un niveau de soins inadéquat. »
Les résidents des établissements de soins de longue durée d’aujourd’hui ont des problèmes de santé beaucoup plus graves qu’il y a vingt ans. Le nombre de résidents cardiaques augmente de 4,5 pour cent par année; celui des insuffisants rénaux, de 3,7 pour cent. Quant aux résidents ayant six diagnostics officiels ou plus, leur nombre augmente de 4,8 pour cent annuellement. La croissance annuelle des soins à forte intensité de main-d’œuvre est alarmante : 5,2 pour cent pour l’oxygénothérapie; 9,7 pour cent pour l’administration de médicaments intraveineux; 8,3 pour cent pour le monitorage des intrants et des extrants.
Même si la complexité et la lourdeur des besoins en soins des résidents ont augmenté considérablement, les données gouvernementales montrent que la quantité de soins prodigués a diminué, « alors que les résidents sont de plus en plus malades », souligne Heather Duff, présidente du comité des travailleurs de la santé du SCFP-Ontario. « Les résidents des maisons de soins de longue durée manquent de soins, c’est criant. Oui, nous avons besoin de plus de lits, mais l’accès ne suffit pas à lui seul; il faut aussi financer plus de soins. »
L’ajout de 30 000 lits en soins de longue durée d’ici 2028 ne compensera que partiellement la croissance rapide du segment de la population de 85 ans et plus. Le ministère des Finances prévoit une croissance de 42,5 pour cent de la population la plus importante (85 ans et plus) entre 2018 et 2028. Cette croissance nécessiterait l’ajout de 33 300 lits.
« Autrement dit, les 30 000 nouveaux lits que le gouvernement provincial s’est engagé à mettre en place ne compenseront pas entièrement le vieillissement de la population, explique Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP). Il faudra donc que l’on soigne un plus grand nombre de patients à domicile ou à l’hôpital. Cela ne réglera certainement pas le problème de capacité des hôpitaux. »