Les travailleuses et travailleurs du foyer de soins Celtic Court, en Nouvelle-Écosse, ont voté à 93 % en faveur d’un mandat de grève la semaine dernière. C’est donc dire que les membres du SCFP 4965 ont décidé de faire front commun avec les travailleuses et travailleurs en soins de longue durée d’une demi-douzaine d’autres établissements de la province. 

« On se rend au travail chaque jour avec l’intention de faire tout ce qu’on peut pour que les résident(e)s se sentent comme à la maison. On ne fait pas que leur fournir des soins : on est comme des ami(e)s, et parfois même comme des membres de la famille », explique Patsy Campbell, présidente du SCFP 4965. « Si on s’investit autant, c’est parce qu’on adore ce qu’on fait, et parce que notre travail nous tient à cœur. Mais cette passion, ce n’est pas ce qui va payer nos factures, notre épicerie ou notre loyer. La stagnation des salaires dans notre domaine fait qu’il nous est presque impossible de joindre les deux bouts. »

Le SCFP 4965 se joint ainsi à un mouvement de négociation coordonné auquel participent plusieurs autres établissements de soins de longue durée représentés par le SCFP en Nouvelle-Écosse. L’objectif est de hausser les faibles salaires qui minent le secteur et qui compliquent grandement le recrutement et la rétention.

« L’argent reste un sujet tabou, et je peux comprendre pourquoi. Tout le monde tire le diable par la queue en ce moment. Personne n’est à l’abri de la crise du coût de la vie », concède Tammy Martin, coordonnatrice des soins de longue durée au SCFP. « Mais il faut se rendre à l’évidence : tant et aussi longtemps qu’on évitera de parler d’argent, rien ne changera. Ces travailleuses et travailleurs sont les personnes qui prennent soin de nos aîné(e)s les plus vulnérables, et il faut les rémunérer à juste titre, non pas leur imposer des heures supplémentaires obligatoires dans un milieu en constant sous-effectif. »