C’est avec fierté que des membres du SCFP ont participé à la toute première Conférence pancanadienne des maisons d’hébergement pour femmes qui se déroulait à Ottawa du 13 au 15 juin 2018.
La délégation du SCFP était composée de Paula Gerrior (section locale 4459), Sharon Llewellyn (section locale 79), Nazanin Moghadami (section locale 1936), Debbie Turner (section locale 3762) et Karen Van Leusden (section locale 2348-07). Ces employées de maisons d’hébergement provenant de diverses régions u Canada cumulent des dizaines d’années d’expérience en première ligne à faire un travail difficile et important : soutenir les femmes et les enfants qui fuient la violence.
Nos membres qui travaillent en maison d’hébergement pour femmes savent identifier et combattre les obstacles systémiques auxquels sont confrontées les utilisatrices des services et les travailleuses. Comme le dit une syndiquée : « Malgré tout ce qui arrive, on ne peut pas casser. » Les travailleuses qui œuvrent contre la violence faite aux femmes (VFF) subissent souvent un « traumatisme vicariant », soit un traumatisme vécu par procuration à force d’écoutant les malheurs d’autrui. Elles doivent composer avec les embûches bureaucratiques, le financement restreint et les conditions de travail difficiles, mais elles ne cassent pas. Elles offrent un soutien réconfortant et efficace aux femmes et à leurs enfants, en plus de favoriser leur autonomie et de contribuer à la consolidation du mouvement des refuges au Canada.
Les membres de la délégation ont souligné la nécessité d’accroître le financement gouvernemental et de se doter d’un plan d’action national pour contrer la violence faite aux femmes. Elles ont aussi réclamé des conditions de travail sécuritaires et décentes, un meilleur appui des gestionnaires et un salaire adéquat et stable. Les participantes à la conférence ont reconnu qu’on a besoin de plus de maisons d’hébergement et de services pour répondre aux besoins d’un plus grand nombre de femmes, y compris les femmes racisées, autochtones, trans et ayant un handicap. Le slogan « Rien de ce qui nous concerne sans nous » a résonné tout au long de la conférence, rappelant l’importance d’inclure les travailleuses et les utilisatrices dans la conception, la prise de décisions et la mise en œuvre des divers processus.
Les employées de maisons d’hébergement pour femmes, les organisations et les militantes luttant contre la violence faite aux femmes ont reconnu les récentes mesures prises par le gouvernement libéral pour s’attaquer à la VFF, mais ont souligné qu’elles ne vont pas assez loin. Les Nations Unies avaient appelé les pays membres à mettre en œuvre un plan d’action national avant 2015. À ce jour, le gouvernement fédéral ne l’a pas fait. Le mouvement canadien des refuges réitère son appel à la mise en place d’un plan d’action national complet, coordonné et efficace pour contrer la violence faite aux femmes. Ce plan doit impliquer les gouvernements fédéral, autochtones, provinciaux, territoriaux et municipaux.
Nous sommes fiers de nos membres qui font partie d’un mouvement si actif et dynamique. Nous sommes impatients de continuer à soutenir leurs efforts en vue de créer des milieux de travail plus équitables et encore plus accueillants qui mettent au centre de leurs préoccupations les expériences des femmes et des enfants qui fuient la violence, tout en protégeant les droits des travailleuses de ces établissements.