Le secteur public, c’est l’avenir
Mettre fin à la privatisation et aux PPP peut sembler être une tâche colossale. Mais de plus en plus de municipalités dans le monde réussissent à rapatrier des services privatisés à l’interne ou à créer de nouveaux services publics. Les chercheurs du Transnational Institute ont répertorié plus de 1400 cas de rapatriement de services à l’interne dans divers secteurs et dans 58 pays. Ils ont publié leurs constatations dans le livre The Future is Public, qui est disponible gratuitement en ligne, et qui fournit des orientations utiles à ceux qui souhaitent lancer leurs propres campagnes dans leurs communautés. Les chercheurs ont aussi lancé une base de données en ligne, qui permet aux utilisateurs de trouver des exemples par pays et de partager des renseignements au sujet d’exemples récents. À ce jour, cette base de données a répertorié 51 cas de rapatriement des services municipaux à l’interne au Canada.
Impôt sur la fortune
Le Bureau du directeur parlementaire du budget (DPB) s’est servi des données récentes sur les familles canadiennes fortunées pour estimer les revenus que pourrait générer la mise en œuvre d’un impôt sur la fortune. Le Bureau a examiné la possibilité de créer un impôt applicable aux actifs nets dépassant 20 millions de dollars, ce qui ne toucherait qu’environ 14 000 familles au pays. Un impôt de 1 % permettrait de générer 5,6 milliards de dollars en 2020-2021. Certaines familles fortunées pourraient tenter de cacher une partie de leur fortune, mais le faible taux d’imposition de 1 % ferait en sorte qu’il serait plus simple pour plusieurs de payer l’impôt exigé. De plus en plus de gens sont en faveur d’un impôt sur la fortune au Canada. Selon un récent sondage de l’Institut Broadbent, 75 % des Canadiens sont en faveur d’un impôt sur la fortune allant de 1 à 2 % afin d’aider à financer la relance économique.
Mettre fin à l’accès inégalitaire aux congés de maladie
Alors qu’il est essentiel que les travailleurs puissent rester à la maison et se mettre en quarantaine lorsqu’ils sont malades ou qu’ils ont été exposés à la COVID-19, nous avons très peu d’informations sur l’accès aux congés de maladie payés. Les données nationales les plus récentes proviennent de l’Enquête sociale générale de 2016 qui indiquait que 58 % des travailleurs canadiens n’avaient pas de congés de maladie payés.
À l’automne 2019, la section britanno-colombienne du Conseil canadien des politiques alternatives et le programme d’études sur le travail de l’Université Simon Fraser ont conjointement mené une étude sur le travail précaire en Colombie-Britannique. Les chercheurs ont constaté que l’accès aux congés de maladie était scandaleusement bas. Un peu plus de la moitié des travailleurs de la province n’ont droit à aucun congé de maladie payé. Cette proportion est encore plus élevée parmi les travailleurs à faible revenu. Près de 90 % des travailleurs britanno-colombiens gagnant moins de 30 000 dollars par année n’ont aucun congé de maladie. Pour prévenir la propagation de la COVID-19, il est essentiel que les travailleurs puissent rester à la maison lorsqu’ils sont malades.
Le plan fédéral de congés de maladie payés annoncé en août offrira temporairement un certain répit aux travailleurs à faible revenu qui n’ont pas de congés de maladie, afin qu’ils puissent se permettre de rester à la maison s’ils sont malades ou s’ils doivent se mettre en quarantaine. Bien qu’il s’agisse d’un coup de pouce pour de nombreux travailleurs, cette situation montre les multiples lacunes de notre système actuel de congés de maladie. Nous devons continuer de faire pression sur les gouvernements fédéral et provinciaux afin que tous les travailleurs puissent en permanence avoir accès à des congés de maladie.