Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.



Après plusieurs années sans hausse pour les travailleurs les moins bien rémunérés, l’augmentation du salaire minimum devient une priorité au Canada et aux États-Unis.

Des travailleurs du secteur de la restauration rapide et des magasins à grande surface, dont plusieurs dépendent de banques alimentaires pour survivre, ont récemment participé à des manifestations et à des grèves pour demander une augmentation du salaire minimum.

Les travailleurs américains demandent que le salaire minimum passe de 7,25 à 15 dollars de l’heure. En Ontario, le Workers’ Action Centre et la Fédération du travail de l’Ontario font campagne en faveur d’une augmentation du salaire minimum de la province à 14 dollars
de l’heure. Le salaire minimum y est actuellement de 10,25 dollars de l’heure, et ce, depuis trois ans.

Les politiciens ressentent la pression, mais les augmentations qu’ils envisagent sont considérablement inférieures à ce que demandent les travailleurs. Dans son discours sur l’état de l’Union, le président Obama a parlé de hausser le salaire minimum américain à 10,10 dollars de l’heure. La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a promis d’augmenter le salaire minimum à 11 dollars de l’heure en juin et ensuite de l’indexer à l’inflation.

Certains économistes et commentateurs prétendent que les hausses du salaire minimum nuiraient à l’économie, certains allant jusqu’à dire qu’elles pourraient porter préjudice aux pauvres. Ils se fondent sur une analyse économique classique voulant que des prix supérieurs entraînent une diminution de la demande. Donc, si les salaires augmentent, la demande des employeurs pour les travailleurs chutera.

Cette analyse ne tient toutefois pas compte du fait que bon nombre d’entreprises font des profits excessifs et disposent de montagnes de capitaux inutilisés. Près de la moitié des travailleurs touchant le salaire minimum sont à l’emploi de ces grandes sociétés et leur nombre s’accroît rapidement. Or, une stimulation des salaires réinjecterait plus d’argent dans les poches des consommateurs ce qui, en fin de compte, stimulerait l’économie.

De plus, le versement de salaires plus élevés pourrait encourager les entreprises à investir davantage dans la formation de leurs employés. L’investissement dans la main-d’oeuvre réduit le roulement, favorise la productivité et la compétitivité.

Dans un sondage réalisé en 2013, on a demandé à d’éminents économistes quels sont les effets du salaire minimum sur l’emploi. Les réponses étaient mitigées, mais une forte majorité a estimé que les avantages globaux dépassent les coûts. Des études plus récentes parlent d’effets minimes ou négligeables sur l’emploi. D’autres concluent qu’un salaire minimum plus élevé pourrait au total augmenter l’emploi et stimuler l’économie.

Presque toutes les critiques oublient un élément fondamental : un salaire décent ne devrait pas être déterminé par un calcul économique. Les emplois à temps plein devraient rémunérer suffisamment pour garder les travailleurs au-dessus du seuil de la pauvreté, sans qu’ils aient besoin de compter sur la charité, les banques alimentaires ou les crédits d’impôt qui subventionnent indirectement les employeurs qui versent des salaires anémiques.

Consultez l’article sur le salaire de subsistance Quand le salaire minimum ne suffit pas publié à l’hiver 2012 à scfp.ca/economieautravail