Quelques jours après que le SCFP ait déposé une requête d’accréditation pour syndiquer les travailleuses et travailleurs en éducation à la petite enfance du John Ross Robertson Child Centre, non loin d’Avenue Road et de Lawrence Avenue, à Toronto, l’employeur a fait circuler une note de service antisyndicale à tout son personnel pour le décourager de voter en faveur de la syndicalisation.
La note était truffée de demi-vérités, et le message était clair : l’employeur ne veut pas de syndicat.
Cela faisait quelques mois que le personnel avait entamé les démarches pour se syndiquer. Contrairement à un grand nombre de travailleuses et de travailleurs syndiqués dans les services éducatifs à la petite enfance à Toronto, ces 23 éducatrices et éducateurs de la petite enfance, membres du personnel de soutien et employé(e)s de cuisine n’ont ni fonds de retraite ni véritable sécurité d’emploi. Ces personnes gagnent moins que leurs homologues syndiqué(e)s. Et elles n’ont droit qu’à huit congés de maladie par année, ce qui est loin d’être suffisant compte tenu du nombre de maladies infantiles auxquelles elles sont régulièrement exposées.
Malgré la tentative d’ingérence de l’employeur, une manœuvre on ne peut plus classique, 90 % des salarié(e)s ont voté en faveur de la syndicalisation et font désormais partie du SCFP 5213.
« Les syndicats ne sont pas une menace pour les services éducatifs à la petite enfance. Nous sommes là pour aider les travailleuses et travailleurs à défendre leurs intérêts et à améliorer non seulement les conditions de travail, mais aussi les conditions d’apprentissage. Ce n’est pas pour rien qu’autant de travailleuses et de travailleurs en éducation à la petite enfance se syndiquent. Il y a une crise de la main-d’œuvre au sein de ce secteur en proie à l’incertitude, et les syndicats sont la solution », affirme Jess Tomas, qui travaille en éducation à la petite enfance, représente le secteur au Comité de coordination des travailleurs des services sociaux du SCFP-Ontario et occupe la présidence du SCFP 2484 (lequel représente plus de 600 travailleuses et travailleurs dans les services éducatifs à la petite enfance à Toronto). « Un syndicat confère à ses membres un certain contrôle sur leur avenir. Il favorise également la stabilité du personnel dont les services éducatifs à la petite enfance ont désespérément besoin. Vu l’impasse des négociations entre les gouvernements fédéral et provincial sur l’avenir des services en éducation à la petite enfance financés par l’État dans notre province, le moment est venu pour les familles, les fournisseurs et les syndicats de travailler ensemble à la mise en place d’un système qui fonctionne pour tout le monde. »
Le personnel du John Ross Robertson Child Centre est le tout dernier d’une longue liste de travailleuses et de travailleurs en éducation à la petite enfance à avoir rejoint le SCFP au cours des derniers mois. En décembre, plus de 300 membres du personnel de la Learning Enrichment Foundation ont voté massivement en faveur de l’adhésion au SCFP, en partie pour s’opposer aux coupes salariales imposées par la direction. De même, en avril, le SCFP a accueilli 125 travailleuses et travailleurs des centres Day Care Connection.
« Je me réjouis de voir le personnel des services éducatifs à la petite enfance être mieux représenté et mieux entendu, non seulement parce qu’il mérite d’avoir de meilleurs salaires, de bénéficier des protections de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail et d’avoir droit à suffisamment de congés de maladie, mais aussi parce que les familles méritent de savoir que leurs enfants sont pris en charge par des personnes bien formées et bien rémunérées », ajoute Jess Tomas. « J’espère seulement que les autres centres n’essaieront pas d’entraver ces travailleuses et travailleurs, mais qu’ils accepteront plutôt de collaborer avec nous pour améliorer les services éducatifs à la petite enfance. »