Le SCFP 5430 est très préoccupé par l’avenir des soins de longue durée publics à Regina.

Depuis plusieurs années, la capacité du Regina Pioneer Village (RPV), un foyer de soins spéciaux public, diminue en raison de la négligence des infrastructures. Au cours de la dernière décennie, l’établissement a été en proie à d’importants problèmes de plomberie, d’électricité, de toiture, d’amiante, de fissures au sol et de moisissures.

« Le gouvernement est conscient qu’il faut remplacer cette installation depuis 2014, mais nous ne savons toujours pas ce que l’avenir nous réserve. », dit Linda Renkas, vice-présidente du SCFP 5430. « L’approche du gouvernement plonge inutilement le personnel, la clientèle et les familles dans l’incertitude. »

Le 4 février 2020, le gouvernement de la Saskatchewan annonçait un projet pilote de deux ans consistant en un partenariat entre la Régie de la santé de la Saskatchewan et deux foyers de soins personnels à but lucratif de la région de Regina. Il consistait à transférer 100 résidentes et résidents du RPV dans deux établissements privés, l’Emmanuel Villa et Brightwater Senior Living of Capital Crossing.

Récemment, les résidentes et résidents en soins de longue durée de l’Emmanuel Villa ont été avisés, 24 seulement à l’avance, qu’on les transférait chez Brightwater Senior Living. Or, le 3 novembre 2022, on apprenait dans un reportage de CTV que le contrat du gouvernement avec Brightwater prendrait fin ce printemps.

« Le SCFP trouve très préoccupante la façon dont ce gouvernement gère les soins de longue durée, ajoute Mme Renkas. Il semble déplacer des personnes âgées d’un foyer privé à l’autre sans aucun plan à long terme. On a vu passer des appels d’offres pour des soins “à but lucratif” et “à but non lucratif” sans échéancier concret. » 

En janvier 2021, le SCFP a obtenu une copie de l’accord de subvention concernant la clientèle en soins continus entre la Régie de la santé de la Saskatchewan et l’Emmanuel Villa. On y constate que le gouvernement subventionnait au moins un résident à hauteur de 7 250 dollars par mois. Le SCFP a présenté une demande d’accès à l’information au ministère de la Santé en février 2021 pour obtenir des détails sur les arrangements financiers du provincial avec ces deux établissements. Disons que le ministère ne semble pas chaud à l’idée de divulguer ces renseignements.

« Nous sommes passés par le processus d’accès à l’information pour savoir combien d’argent ce projet pilote coûtait aux contribuables, mais le ministère de la Santé a refusé d’obtempérer, même après que le commissariat à l’information et à la protection de la vie privée eut découvert que le ministère avait indûment retenu les informations financières demandées, relate Linda Renkas. Nous sommes en présence d’une forme rampante de privatisation voilée dans l’ombre du secret. »

Un appel d’offres publié en juillet pour trouver un exploitant à but lucratif ou non lucratif pour 375 lits en soins de longue durée est maintenant clos, mais il n’a pas encore été attribué.

« Le gouvernement du Parti de la Saskatchewan est irresponsable et obstiné dans sa recherche idéologique de solutions à but lucratif aux défis que connaissent les soins de longue durée, malgré les tragédies bien documentées dans le secteur à but lucratif, déplore Mme Renkas. Il devrait prioriser l’investissement dans des soins de longue durée publics. Nous avons besoin de transparence et de planification à long terme. Les résidentes, les résidents et leurs proches ont besoin de savoir qui s’occupera d’eux au printemps et à l’avenir. »