Aujourd’hui, trois des plus grands syndicats du Canada ont annoncé la formation d’une alliance qui donne le coup d’envoi d’une campagne de mobilisation syndicale. Cette campagne vise à ramener les hôpitaux ontariens à la table des négociations et les faire respecter leur personnel.
Pour la toute première fois, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO-SCFP), le SEIU Healthcare et Unifor unissent leurs forces pour obtenir une entente négociée au nom de 75 000 infirmières, préposés aux services de soutien à la personne, porteurs, employés de bureau, préposés à l’alimentation et au nettoyage et ouvriers spécialisés, œuvrant dans 160 hôpitaux publics ontariens. Il est rare que les syndicats forment une alliance de négociation. Ils ont plutôt l’habitude de négocier individuellement avec l’Association des hôpitaux de l’Ontario qui représente les employeurs hospitaliers.
Le personnel hospitalier d’Unifor, du SEIU Healthcare et du CSHO‑SCFP se mobilisera collectivement contre les concessions que réclament les hôpitaux. Sous le slogan « Ensemble pour le respect », ils espèrent décrocher une convention collective équitable. Parmi les actions collectives prévues, mentionnons une journée provinciale de solidarité le 11 avril, des manifestations en milieu de travail le 18 avril, ainsi qu’une campagne publicitaire à la télévision et dans les réseaux sociaux à compter du 9 avril.
« Nos membres ont une charge de travail très lourde », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Ils sont épuisés et à bout de nerfs. Ils subissent beaucoup de violence. Les hôpitaux ont conclu une entente conforme aux tendances dans le secteur public avec le personnel paramédical, mais ils refusent d’accorder les mêmes modestes conditions au personnel infirmier, de bureau et de soutien que nous représentons. Et ils ne veulent rien faire pour le problème de violence. »
Si les hôpitaux ontariens sont les plus efficaces au Canada, malgré un surpeuplement dangereux, un sous-financement chronique et une vague de violence en milieu de travail, c’est grâce aux travailleurs hospitaliers. Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé, les hôpitaux ontariens comptent le plus petit nombre d’employés par habitant et de lits. Ils affichent aussi la durée d’hospitalisation la plus courte au pays.