Sarah Jordison | Service des communications

Profil : Aaron Woznica - À Toronto, des centaines de gens sont décédés d’une surdose d’opioïdes. Des morts évitables, selon Aaron Woznica, travailleur de rue spécialisé en santé et membre de la section locale 7797.

C’est pourquoi, en avril 2017, il s’est joint à un groupe de bénévoles pour mettre sur pied un site de prévention des surdoses au parc Moss, dans le quartier est du centre-ville.

« Le gouvernement libéral ne faisait rien. Nous avons donc pris les choses en main. J’ai plus de liberté pour venir en aide aux gens comme bénévole que dans mon travail », a dit M. Woznica.

L’émission matinale Metro Morning de CBC Radio One a décerné le titre de « Torontois de l’année » aux bénévoles comme lui, parce que ceux-ci ont érigé des tentes pour offrir aux toxicomanes un lieu sûr pour se procurer des seringues, des vêtements chauds, des collations et de la naloxone (avec quelqu’un sur place pour l’administrer).

Dans les cent premiers jours, les bénévoles ont supervisé 2 611 injections et prévenu 106 surdoses.

Le site est demeuré très achalandé pendant l’automne. À l’approche de l’hiver, le gouvernement n’avait toujours pas répondu adéquatement à la crise. M. Woznica et les autres bénévoles ont commencé à craindre pour leur « clientèle » une fois le froid venu.

Devant l’absence d’aide gouvernementale, le SCFP-Ontario a mis une roulotte chauffée à la disposition du groupe. Des membres de la section locale 1000 (travailleurs de l’électricité) l’ont branchée au réseau d’alimentation et payé la facture d’électricité.

« À l’arrivée de la roulotte, je n’ai jamais été aussi fier d’être membre du SCFP. L’hiver peut être mortel pour ces gens, et voilà que nous allions pouvoir continuer à les aider », a confié Aaron Woznica.

Mais la crise ne s’est toujours pas résorbée, rappelle-t-il : « Si un groupe de bénévoles peut sauver cent vies en quatre mois, imaginez ce qu’on pourrait faire si l’État y mettait du sien. Et la crise des opioïdes ne touche pas que le quartier est du centre-ville de Toronto. Elle s’étend à tout le pays. »

Au moment de mettre sous presse, le gouvernement libéral ontarien n’avait toujours rien fait et le site de prévention bénévole poursuivait ses activités.