Le CSHO-SCFP, le SEIU Healthcare et Unifor affirment que le gouvernement doit entamer des négociations avec les hôpitaux afin d’investir dans la première ligne et ainsi empêcher de nouvelles fermetures. 

Trois grands syndicats hospitaliers exigent que le gouvernement Ford se présente à la table des négociations avec les fonds nécessaires pour négocier une entente visant à sauver les hôpitaux publics. Cette demande survient en réponse au rapport accablant publié hier par le vérificateur général et à un nouveau rapport de la Coalition ontarienne de la santé relevant près de 1 200 fermetures de salles d’urgence et d’autres services hospitaliers en 2023. Autrement, affirment-ils, les travailleuses et les travailleurs seront contraints de prendre des mesures sans précédent. Le gouvernement n’a pas acquiescé à notre demande trisyndicale de rationaliser le processus de négociation dans le but de normaliser les conditions de travail dans le système de santé. Voilà que ces nouveaux rapports indiquent clairement que le gouvernement doit participer aux négociations avec les hôpitaux pour s’attaquer à la crise actuelle.

Le CSHO-SCFP, le SEIU Healthcare et Unifor, qui représentent plus de 70 000 travailleuses et travailleurs hospitaliers en Ontario, affirment que l’Association des hôpitaux de l’Ontario utilise le sous-financement provincial comme excuse dans les négociations en cours. Celle-ci dit disposer de peu de marge de manœuvre pour remédier au déclin des conditions de travail et de soins.

« Nos membres sont désemparés et en colère. Ils et elles trouvent inexcusable l’indifférence du gouvernement face à ce que doivent endurer les personnes hospitalisées. On ne comprend pas comment Doug Ford peut diminuer le financement alors que les urgences ferment, qu’on soigne un nombre record de gens dans les couloirs et que des enfants meurent en attendant une opération. Nos membres ont perdu confiance dans la capacité de ce gouvernement à gérer le système de santé, et cela se reflète dans le taux d’attrition. Il est grand temps de changer de cap. Nos syndicats ont présenté des propositions raisonnables pour améliorer le ratio personnel-patients et la qualité des soins. Le gouvernement doit s’asseoir à la table des négociations et fournir les ressources nécessaires pour s’attaquer sérieusement à la crise. » – Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), qui négocie au nom de 50 000 travailleuses et travailleurs hospitaliers.

Selon le rapport de la Coalition ontarienne de la santé, les pénuries de personnel provoquent un nombre inouï de fermetures de salles d’urgence et de centres de soins urgents. Et c’est sans parler des longues listes d’attente pour une chirurgie ou du nombre record de personnes qu’on soigne dans les couloirs.

La coalition trisyndicale exige que le gouvernement et l’Association des hôpitaux de l’Ontario s’unissent pour trouver le financement indispensable à la survie de nos hôpitaux, car il faut assurer une dotation sécuritaire dans toutes les classes d’emplois et mettre en œuvre des ratios infirmière-patient similaires à ce que l’on trouve en Colombie-Britannique ou en Californie.

En intégrant ces ratios à la convention collective, on améliorerait grandement les conditions de travail dans un secteur où l’épuisement professionnel a entraîné, depuis 2015, une augmentation de 300 % des postes non pourvus. Avec une dotation sécuritaire, on permettrait aux travailleuses et aux travailleurs de prendre le temps de prodiguer des soins de qualité.

Mais pour inverser cette tendance, il faudra des investissements importants de la part d’un gouvernement attaché à l’austérité et peu disposé à atténuer la crise des ressources humaines en santé, affirment les syndicats.
  

Les dernières estimations budgétaires pour 2023-24 font état d’une réduction effective du financement des hôpitaux, puisque leur financement de base n’augmentera que de 0,5 %. Les syndicats croient que, pour stabiliser les soins et relever le défi du recrutement et de la rétention de personnel, l’Ontario doit investir au moins 1,25 milliard de dollars par an au cours des cinq prochaines années, en plus des augmentations pour compenser l’inflation.

Les syndicats préviennent le gouvernement que leurs membres manifestent un appétit militant croissant, dût-il continuer à faire preuve de négligence.