
Pendant la pandémie de COVID-19, Wesley a mené la lutte pour une reprise sécuritaire des vols, alors que les deux tiers des agent(e)s de bord du SCFP ont été licenciés presque du jour au lendemain et que d’autres ont dû travailler dans des conditions dangereuses. Sa priorité : mobiliser les membres. Il croit fermement que les agent(e)s de bord peuvent obtenir de meilleures conventions collectives et répondre aux besoins et aux défis du secteur du transport aérien en se faisant entendre, reconnaître et respecter par le grand public.
Alors que le transport aérien a retrouvé son élan d’avant la pandémie, Wesley appuie sans réserve la campagne du SCFP Le travail non payé, c’est du vol, qui dénonce le fait que les agent(e)s de bord ne sont pas rémunéré(e)s pour plusieurs heures de travail à effectuer des tâches essentielles à la sécurité des passagers. Puisque les agent(e)s de bord sont en général uniquement rémunéré(e)s lorsque l’avion est en mouvement, une multitude de tâches essentielles à la sécurité des passagers ne sont pas rémunérées.
« Chaque heure travaillée devrait être une heure payée. L’époque des heures non rémunérées au sol pour les agent(e)s de bord touche à sa fin. »
Question 1
Pourquoi avez-vous choisi la carrière d’agent de bord et comment êtes-vous devenu président de la composante Air Canada et de la Division du transport aérien du SCFP?
Je me suis intéressé au transport aérien alors que je travaillais dans une épicerie Safeway. À cette époque, les employé(e)s de Safeway en Colombie-Britannique étaient sur le point de faire la grève. Ma transition vers le transport aérien et le mouvement syndical a donc eu lieu en même temps.

Question 2
Qui sont les personnes qui vous ont inspiré à devenir le leader que vous êtes aujourd’hui?
La présidente de ma première section locale, Denise Callahan, m’a grandement inspiré et aidé à assumer un rôle de leader. Au SCFP, Nathalie Stringer m’a beaucoup poussé à jouer un rôle plus important. Ensemble, nous avons eu des conversations difficiles, mais vraiment importantes.
J’adore être un militant syndical pour différentes raisons. J’aime le processus de syndicalisation, comme ce qu’on voit présentement chez Porter, où le personnel de cabine est ravi à l’idée de faire entendre sa voix et d’améliorer ses conditions de travail en adhérant au SCFP. J’aime la Division du transport aérien, parce qu’elle nous aide à comprendre ce qui se passe dans notre secteur au-delà de nos compagnies aériennes et de nos sections locales. Ça nous permet de cerner les défis, de les relever et d’améliorer la vie de nos membres. L’idée est de constamment apprendre, et j’apprécie beaucoup cet aspect-là.
Question 3
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail d’agent de bord?
Mes collègues, l’incroyable diversité de leurs parcours, et bien sûr, les passagers. Je suis une personne qui accueille les cultures, les gens et les expériences à bras ouverts, et mon métier me permet vraiment d’avoir une multitude de conversations variées sur chaque vol.
Question 4
Quels sont les aspects du métier d’agent de bord que le public ignore probablement, mais qu’il devrait connaître?

Au Canada, que vous soyez pompier ou pompière, commis à la caisse d’une banque, électricien ou électricienne ou que vous pratiquez presque n’importe quelle autre profession, vous êtes rémunéré(e) dès que vous êtes au travail et que vous effectuez des tâches professionnelles. Mais ce n’est pas le cas des agent(e)s de bord au Canada. Nous sommes au travail, en uniforme, et nous effectuons plusieurs tâches liées à notre travail bien avant de commencer à être payé(e)s et longtemps après qu’on cesse de l’être. C’est le cas lors de la préparation de l’avion, de l’embarquement et du débarquement des passagers, lorsque nous travaillons à la porte d’embarquement, passons des contrôles de sécurité et suivons des formations. En moyenne, les agent(e)s de bord effectuent 35 heures de travail non payé chaque mois, tout en veillant à la sécurité de centaines de personnes.
Un autre aspect que la plupart des gens oublient concerne tout le temps que nous passons loin de la maison. Nous sommes constamment loin de nos proches et nos relations en souffrent. Nous manquons la plupart des fêtes avec nos proches, parce que ce sont souvent les périodes les plus occupées de notre travail. Cette réalité peut être très difficile à vivre et elle peut nuire à la santé mentale.
Question 5
Vous avez déjà perdu votre emploi en raison de votre orientation sexuelle. Est-ce que c’est quelque chose qui vous motive aujourd’hui à épauler les membres et à lutter pour plus de justice?
C’est certain que j’y pense, mais l’un des éléments qui m’ont attiré dans le secteur est le haut degré d’acceptation qui a généralement caractérisé cette profession. Si on compare la situation de l’époque à celle d’aujourd’hui, on constate le chemin parcouru. Le militantisme syndical a joué un rôle crucial pour défendre ces droits, on a vraiment fait beaucoup de progrès.
Question 6
Quel est votre plus grand espoir pour l’avenir de votre métier?

Visitez le site travailnonpaye.ca pour en savoir plus sur la campagne, les évènements et le travail que les agent(e)s de bord effectuent chaque jour.
Un sondage mené par le SCFP en 2022 a révélé que les agent(e)s de bord travaillent en moyenne 34,86 heures non rémunérées par mois, ce qui représente presque une semaine complète à chaque mois.
- Les agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s pendant l’embarquement, qui peut durer jusqu’à une heure.
- Les agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s pour la préparation du vol et les contrôles de sécurité.
- 99,5 % des agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s lors des contrôles de sécurité, même s’ils et elles sont au travail et en uniforme.
- 98,6 % des agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s pendant le débarquement des passagers après un vol, même s’ils et elles les aident à débarquer.
- 75 % des agent(e)s de bord ne reçoivent qu’une fraction de leur salaire pour suivre la formation règlementaire obligatoire, même si les compagnies aériennes et le gouvernement fédéral exigent plusieurs jours de formation par année.
- 98,4 % des agent(e)s de bord ne sont pas payé(e)s lorsque l’avion est immobilisé à la porte de débarquement après l’atterrissage, même s’ils et elles continuent à aider les passagers, souvent à des températures élevées.
Le SCFP est le syndicat des agent(e)s de bord du Canada. Il représente environ 18 500 agent(e)s de bord au sein de dix compagnies aériennes : Air Canada, WestJet, Air Transat, Sunwing, Calm Air, PAL Airlines, Flair Airlines, Canadian North, Pascan et Pivot Airlines.