Convention 2019 Sector meetingsLors des réunions sectorielles nationales tenues dimanche, les membres du SCFP ont discuté des défis auxquels ils sont confrontés et des moyens de les relever ensemble.

Compressions, pénuries de personnel et négociations difficiles dans le secteur de l’éducation 

La plupart des sections locales du SCFP du secteur scolaire au pays sont engagées dans des luttes acharnées avec les employeurs et les gouvernements provinciaux. 

La pénurie de personnel pose problème dans la plupart des provinces. Dans certaines sections locales, les membres se font refuser leurs demandes de congés, doivent travailler même malades et voient leur charge de travail augmentée en raison du manque de personnel. 

La meilleure province où travailler dans le secteur de l’éducation est sans contredit la Colombie-Britannique, où un gouvernement néo-démocrate est au pouvoir. Les travailleurs y ont obtenu des augmentations salariales annuelles de deux pour cent pour trois ans, des améliorations aux avantages sociaux atteignant trois millions de dollars et une vérification de la sécurité des écoles à l’échelle de la province. 

Ailleurs, les militants du SCFP doivent se défendre. Melissa Pender, de Terre-Neuve-et-Labrador, a déclaré qu’après s’être vu proposer un gel salarial de quatre ans, l’élimination de l’indemnité de départ et de nouvelles compressions, les travailleurs de sa province préparent une campagne intitulée Sur le terrain. « Cette fois, ça ne passe pas », a-t-elle souligné. 

L’amélioration des soins de santé requiert militantisme et organisation 

Alors que le système de santé du Canada souffre du sous-financement des gouvernements fédéral et provinciaux, les membres du SCFP du secteur de la santé d’un peu partout au pays ripostent par le militantisme et l’organisation active dans la communauté, a-t-on appris au forum sectoriel de dimanche. 

De nombreux délégués ont dit qu’ils utilisent les protections que leur confère leur convention collective pour revendiquer des améliorations aux soins, freiner la montée de la violence envers les travailleurs et défendre les services de santé publics contre la privatisation. 

Les travailleurs du domaine de la santé subissent les taux d’incidents violents les plus élevés de toutes les classes d’emplois. Selon une étude du SCFP, 78 % des préposés aux services de soutien à la personne ont subi une agression physique et 44 %, une agression sexuelle, au cours de la dernière année. Les membres ontariens du SCFP œuvrant dans la santé demandent au fédéral de criminaliser la violence à l’encontre des travailleurs de la santé.

Les délégués ont convenu que les prochaines élections fédérales offrent une occasion rêvée d’élire des candidats qui soutiennent l’idée d’un vrai régime national d’assurance médicaments public et un financement dédié aux soins de longue durée, tout en s’opposant à un système de santé à deux vitesses. 

Protéger les emplois et les services dans nos municipalités

Les quelque 150 000 membres municipaux du SCFP sont soumis à des pressions croissantes : privatisation, compressions et demandes de concession de la part de l’employeur. Heureusement, les membres du secteur municipal s’organisent pour protéger les bons emplois et les services publics.

Les délégués à la réunion du secteur municipal ont parlé de la protection de l’eau potable pour tous, y compris les communautés autochtones, et de la lutte pour le logement abordable, deux aspects du travail entrepris par le SCFP pour améliorer les communautés. 

La Banque de l’infrastructure du Canada mise sur pied par le gouvernement libéral représente une nouvelle menace de privatisation dans le secteur. La précarité d’emploi est également en hausse dans les municipalités. En effet, un tiers des membres du SCFP du secteur municipal occupent un emploi occasionnel, auxiliaire ou à temps partiel. 

Margarita López, présidente de SINTRACUAVALLE, un syndicat représentant les travailleurs du secteur publique de l’eau en Colombie, a fait état de la lutte contre la privatisation de l’eau dans son pays (notamment le blocage récent d’un partenariat public-privé), tandis que le conseiller municipal de Montréal, Robert Beaudry, a présenté la stratégie de son administration pour stimuler le logement abordable.

Lutter contre la montée de la haine sur nos campus

Les délégués de secteur de l’éducation postsecondaire ont déploré la montée du fascisme sur les campus du pays et souligné que les travailleurs ont un rôle essentiel à jouer pour la contrer.

À un peu plus de deux semaines des élections fédérales, les membres ont parlé des préparatifs en cours. Le secrétaire-trésorier national, Charles Fleury, la vice-présidente régionale, Judy Henley et la présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse, Nan McFadgen, sont aussi venus faire un tour.

La réunion s’est terminée par une discussion sur l’importance de hiérarchiser les résolutions qui seront présentées au congrès au cours de la semaine à venir. La recherche de moyens pour accroître la présence autochtone sur nos campus et la création d’outils pour lutter contre la précarité figurent en tête de liste.

La santé mentale et le stress post-traumatique, des enjeux essentiels pour les travailleurs des services d’urgence et de sécurité

Au forum du secteur des services d’urgence, les rapports régionaux ont fait ressortir quelques problématiques et thèmes communs, malgré des différences considérables dans la structure et la prestation des services d’une province à l’autre. 

La santé mentale en général et l’état de stress post-traumatique en particulier sont des préoccupations prioritaires, de même que la menace de privatisation. De nombreuses provinces doivent aussi composer avec des difficultés dans le recrutement et la rétention du personnel.

Après les rapports régionaux, l’avocat du travail et ancien ambulancier John McLuckie a présenté un exposé sur la réglementation du cannabis et ses répercussions sur les lieux de travail un an après la légalisation. 

Rencontre de secteur des travailleuses et travailleurs des bibliothèques

Ce dimanche après-midi, nos membres œuvrant dans les bibliothèques publiques du Canada ont fait le point sur l’état de ces dernières. En particulier, ils ont tenu des échanges sur le sous-financement et l’austérité, qui fragilisent des lieux qui sont pourtant « des plaques tournantes de la vie communautaire », « des espaces sans discrimination » qui permettent « les seules interactions sociales » de bien des personnes isolées.

Par ailleurs, un appel est lancé pour élargir la participation au Comité national sur les bibliothèques du SCFP, en particulier aux membres du SCFP dans les bibliothèques du Manitoba et de la Saskatchewan. La date limite est le 4 novembre prochain pour soumettre sa candidature, qui doit être approuvée par la section locale et la division provinciale.

Aussi, saviez-vous qu’octobre est le Mois des bibliothèques au Canada? Le SCFP en fait la promotion, notamment en distribuant de splendides signets, qu’on peut commander à pducasse@scfp.ca.

Les membres des services sociaux explorent des solutions

Le sous-financement chronique, la violence au travail, la précarité d’emploi et les conséquences néfastes de la restructuration continuent de nuire à la prestation des services sociaux dans tout le pays. Les participants à la rencontre du secteur des services sociaux ont effectué ces constats, puis se sont séparés en petits groupes pour discuter de solutions.

« Cela fait un an que le gouvernement Ford réduit le financement, détruit les services, démantèle et réorganise tout », a déclaré la présidente du secteur en Ontario, Carrie Lynn Poole-Cotnam.

La présidente de la section locale 1936, Sheryl Burns, a souligné que, bien que le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique soit favorable aux travailleurs, les employés des services sociaux et communautaires de sa province doivent de plus en plus faire des choix déchirants, le manque de personnel les obligeant à décider de qui on s’occupera.

Les participants ont discuté de diverses solutions, comme le signalement systématique des incidents pour lutter contre la violence au travail, l’implication des membres pour accroître le militantisme local, l’implication de la communauté par le biais de séances d’information et le mise à contribution des comités d’action politique pour accentuer les efforts de lobbyisme.

Explorer des solutions pour améliorer les services de garde 

Les membres du SCFP présents à la réunion du secteur des services de garde ont entendu deux conférencières qui ont relayé des nouvelles encourageantes sur les expériences du Québec et de la Colombie-Britannique en matière de services de garde universels.  

Lee-Ann Lalli, coprésidente du secteur des services de garde au SCFP et éducatrice de la petite enfance en Colombie-Britannique, a présenté le nouveau programme de garderies mis en place par le gouvernement provincial néo-démocrate de sa province. Christa Japel, professeure à l’Université du Québec à Montréal, a parlé du modèle québécois. Les panélistes ont partagé leurs points de vue sur les acquis et les défis restants dans ces deux provinces. 

Les travailleuses en garderie qui assistaient au forum ont aussi discuté des problèmes de rétention et de rémunération dans le secteur. Elles ont aussi tenté d’imaginer à quoi ressembleraient des services de garde universels aux niveaux provincial et national. 

Les changements technologiques préoccupent le secteur des communications

Les bouleversements technologiques ont été au cœur des discussions de la rencontre du secteur des communications.

Les changements technologiques comme l’intelligence artificielle, l’automatisation et la transmission cellulaire 5G ont déjà un impact énorme sur les emplois et les milieux de travail. Ils facilitent aussi la sous-traitance et provoquent souvent des pertes d’emplois dans le secteur de communications.

D’ailleurs, tous les secteurs doivent se préparer à faire face à ces défis, car ils toucheront bientôt tous nos milieux de travail. Selon les délégués présents, la réflexion sur ces questions doit se poursuivre d’une manière plus systématique au sein de notre syndicat.

La taxation des géants du web et des fournisseurs étrangers en ligne ainsi que la protection de la vie privée sont également des priorités du secteur.

Le secteur de l’énergie veut une transition juste

Le secteur de l’énergie fait face à de nombreux défis, les plus criants étant la crise climatique, les changements technologiques et la privatisation. Les enjeux se déclinent différemment selon la province et le type d’énergie, mais il y a eu consensus sur un point :  le SCFP doit avoir une stratégie claire sur la durabilité à long terme du secteur.

Les délégués devront réfléchir lors des prochains jours à savoir si cette durabilité passera par une nouvelle politique énergétique du SCFP qui englobera l’enjeu incontournable du secteur : la transition énergétique juste.

Le SCFP représente 38 000 travailleuses et travailleurs dans la production, la distribution et le transport d’électricité. Ils œuvrent dans des centrales hydroélectriques, nucléaires, à combustion fossile et éoliennes, tant dans le secteur public que privé.

Il faut se battre pour sauver nos infrastructures de transport

Comme les gouvernements trouvent de nouvelles méthodes pour saper les infrastructures de transport, les travailleurs du secteur des transports du SCFP sont confrontés à plus que la simple menace de perdre leur gagne-pain. C’est ce qu’ont conclu les délégués à la réunion sectorielle des transports tenue dimanche.

Le constat qui est revenu le plus souvent est que la sécurité des travailleurs, et de leurs communautés, est mise en péril. D’un côté, les gouvernements cherchent à se départir de la responsabilité financière d’entretenir et d’exploiter les réseaux. De l’autre, le nombre d’entrepreneurs et de consortiums privés ayant peu ou pas d’expérience pratique va croissant.

Résultat : des routes mal entretenues, surtout par mauvais temps, un bassin d’emplois qui diminue et des conditions de travail pénibles et dangereuses.

Brent Wiggins, président de la section locale 1190 qui représente les ouvriers de Transports du Nouveau-Brunswick, a souligné certains des problèmes auxquels ses membres sont confrontés. Les « horaires fous » imposés aux conducteurs de déneigeuses contraignent ces membres à travailler souvent avec des facultés affaiblies par l’épuisement.

Les participants ont également discuté de l’importance de mobiliser les membres et leurs alliés dans la communauté, puis de les garder impliqués.