Triste réalité : pour beaucoup de gens, la discrimination réduit la taille de leur chèque de paie. En Ontario, on a annoncé, en 2015, une consultation gouvernementale sur l’écart salarial entre les sexes. Le SCFP va s’assurer qu’on y entende le point de vue de ses membres.
L’Ontario n’est pas la seule province à afficher un écart salarial entre les sexes. Il en existe dans tout le pays. En fait, des 34 pays de l’OCDE, le Canada est septième au palmarès des plus importants écarts salariaux entre les sexes. Cet écart va de 16,1 pour cent à l’Île-du-Prince-Édouard à 42,5 pour cent en Alberta.
Pour les membres du SCFP, cet enjeu est crucial, puisque 68 pour cent d’entre eux sont des femmes.
Derrière l’écart
Si l’écart salarial entre les sexes persiste, c’est à cause d’habitudes d’iniquité bien ancrées dans la société. En général, les professions où les femmes sont fortement représentées sont moins bien rémunérées que celles à forte représentation masculine. Et dans les domaines dominés par les hommes, les femmes ont de la difficulté à accéder aux postes mieux rémunérés.
Un bon nombre de membres du SCFP sont concentrés dans des secteurs à dominance féminine, comme la santé, l’éducation, les services sociaux et les services de garde. Ces secteurs sont doublement pénalisés côté salaire, parce qu’en plus d’y être majoritaires, les femmes prodiguent traditionnellement les services. Dans une étude de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social, on a chiffré cette « pénalité » au Canada à près de dix pour cent.
Combler l’écart
Nous pouvons aider à combler l’écart salarial entre les sexes. Voici quelques idées.
Dans les provinces où il existe une loi sur l’équité salariale, celle-ci peut être fort utile. Si votre lieu de travail est régi par une telle loi, dotez-vous d’un plan d’équité salariale et révisez-le périodiquement.
Pour réduire les pratiques salariales discriminatoires, rien de mieux que la négociation collective. Les femmes, les Autochtones et les travailleurs racisés œuvrant dans le secteur public vivent un écart salarial moins important que leurs pairs du secteur privé. Selon un rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) sur les salaires dans le secteur public, cette amélioration serait liée à la syndicalisation et à la négociation collective, ainsi qu’à des avantages comme le congé parental payé, les congés familiaux et de maladie, ainsi que les lois sur l’équité salariale.
Dans ses orientations stratégiques, le SCFP a pour but d’amener le salaire minimum de tous ses membres à 18 dollars l’heure. Il s’agit d’un autre pas important vers la parité salariale, les femmes étant concentrées dans le bas de l’échelle. Le SCFP plaide aussi pour des politiques plus larges qui permettraient de réduire l’écart, comme la hausse du salaire minimum, l’accès à la syndicalisation et à la négociation collective, ou encore un réseau de garderies accessibles et abordables.
Pour sensibiliser les membres aux effets de l’écart salarial entre les sexes au Canada, le Comité de coordination des travailleurs sociaux du SCFP a développé une pâtisserie ambulante à installer dans les assemblées régionales de consultation, les fêtes communautaires et les activités syndicales. On y vend les biscuits 68,5 cents pour les femmes et un dollar pour les hommes, ce qui reflète l’écart salarial de 31,5 pour cent qui pèse sur les femmes ontariennes. Selon Statistiques Canada et le CCPA, il existe aussi un écart salarial pour les membres d’une minorité visible, les Autochtones et les personnes ayant un handicap.
Pour développer votre propre pâtisserie ambulante, écrivez à info@scfp.ca.