Emily Turk | Service des communications du SCFP
Mylene Holmes connaît le mouvement syndical depuis longtemps. Son père était en effet syndicaliste et militant aux Philippines, où il a travaillé pour la Marcelo Steel Corporation pendant 37 ans.
« Lorsque j’avais six ou sept ans, il y avait toujours du monde à la maison et il y avait toujours des manifestations », a-t-elle raconté.
« Aujourd’hui, mon père dit à ses amis qu’il était un militant syndical quand il était jeune et que je marche dans ses traces », a-t-elle poursuivi.
Il y a 20 ans, Mylene Holmes a été une des premières immigrantes à arriver à Winnipeg dans le cadre du Programme des candidats du Manitoba. Ce programme, le premier du genre au Canada, a attiré 130 000 personnes dans la province. Winnipeg compte maintenant l’une des plus grandes communautés philippines du pays.
À son arrivée au Canada, Mylene Holmes détenait déjà un diplôme en comptabilité. Elle a laissé derrière elle un excellent emploi pour venir aider sa sœur à élever ses deux jeunes filles.
Après avoir occupé plusieurs emplois à temps plein et à temps partiel, Mylene a compris que travailler à l’hôpital local lui permettrait d’améliorer sa sécurité d’emploi. Elle a donc étudié pour devenir commis d’une unité de soins, puis elle a décroché un emploi à l’hôpital Grace. Elle a occupé ce poste pendant trois ans avant qu’une opportunité se présente au service des finances.
Mylene Holmes est maintenant membre du SCFP depuis 16 ans. Elle est membre de deux sections locales, les sections 500 et 204, dont elle est la secrétaire-trésorière. La section locale 204 qui représente plus de 7000 travailleurs de la santé à Winnipeg et au Manitoba, lutte notamment contre les compressions budgétaires en santé, la restructuration, les licenciements et les fermetures de salles d’urgence.
« Je pensais qu’en travaillant pour le gouvernement provincial, mon emploi serait garanti. J’avais tort », a-t-elle souligné.
En mai dernier, le gouvernement Pallister a décidé d’imposer des votes de représentation syndicale aux travailleurs de la santé. Ces votes causent du stress et bien des soucis au sein d’une main-d’œuvre déjà surmenée.
Selon Mylene Holmes, face aux votes de représentation et aux attaques contre les soins de santé, le SCFP-Manitoba et la section locale 204 travaillent d’arrache-pied pour tisser des liens avec la communauté philippine. Au Manitoba, les Philippins représentent un segment important de la main-d’œuvre en santé. Le SCFP a consulté la communauté, produit du matériel de campagne en tagalog, soutenu des manifestations culturelles et veillé à ce que les membres connaissent les enjeux.
C’est d’ailleurs en partie pour soutenir la communauté philippine que Mylene Holmes s’est d’abord impliquée dans son syndicat. Dans son cas, on peut même dire que l’implication syndicale est une affaire de famille. Cinq membres de sa famille sont membres de la même section locale au Centre des sciences de la santé. « Je veux vraiment qu’ils sachent que le SCFP est une bonne organisation prête à les soutenir quand ils en ont besoin », a-t-elle expliqué.
Son père vit maintenant au Canada. À 92 ans, il lui arrive encore de parler de son implication syndicale. « Il était très fier lorsque je lui ai expliqué le combat que nous menons pour les soins de santé. Mon père a toujours été un ardent défenseur de son syndicat et encore aujourd’hui, il aime ses membres. Peut-être que je tiens ça de lui », a conclu Mylene Holmes.