Par Shawna Quinn Blue

En mai, j’ai représenté le SCFP au sein d’une délégation du réseau Breaking the Silence Maritimes-Guatemala (BTS). BTS met sur pied des délégations qui se rendent au Guatemala pour témoigner de leur solidarité et en apprendre davantage sur les luttes populaires qui s’y déroulent. Bien que nous soyons arrivés là-bas pendant une période d’intense répression, nous avions la ferme intention de rencontrer le plus grand nombre possible de militants des droits de la personne et de leaders de groupes communautaires.

Le SCFP travaille en partenariat avec le Comité de paysans des hautes terres (CCDA), un mouvement qui œuvre pour la défense des droits et de la culture des peuples autochtones du Guatemala. Pendant notre court séjour au pays, trois de ses dirigeants ont été assassinés. Je tiens à les nommer : Mateo Chamán Paau, José Can Xol et Luis Arturo Marroquin. Ces hommes courageux étaient très actifs dans leur communauté, luttant pour la défense de leurs terres et de leurs droits.

Nous avons rencontré plusieurs membres de la communauté qui nous ont dit que le gouvernement guatémaltèque offrait davantage de protection aux grands propriétaires de plantations qui contrôlent les terres par la violence qu’à la majorité qui dépend de ces terres pour vivre.

Nous avons également rencontré le coordonnateur de la campagne Libérez les rivières contre la privatisation de l’eau, Abner Pérez López. Le SCFP appuie cette campagne par l’intermédiaire du Fonds pour la justice mondiale. Le Guatemala est confronté à une grave crise de l’eau due aux changements climatiques et à la croissance de l’agriculture et de l’exploitation minière industrielles. Certaines régions subissent de longues sécheresses, tandis que d’autres connaissent d’importantes inondations. Pendant ce temps, les propriétaires de plantations détournent illégalement les rivières pour irriguer les champs de canne à sucre et de palmiers. Cela laisse les communautés sans eau pour boire et irriguer leurs cultures. Le CCDA et d’autres organisations rurales se mobilisent pour restaurer l’usage public des rivières et pour faire reconnaître l’accès à l’eau comme un droit fondamental.

Lors de ma visite au siège du CCDA, j’ai vu des similitudes entre le Guatemala et l’Île-du-Prince-Édouard. Les insulaires protestent contre la Loi sur l’eau et contre toute législation menaçante ou interdisant l’accès à une eau potable et publique pour tous. Par exemple, les droits et l’accès à l’eau sont restreints lorsque des touristes ou de grandes entreprises achètent des terrains dans la province.

Le CCDA est l’un des nombreux groupes que nous avons rencontrés au Guatemala et qui se battent pour leurs droits et la justice. J’ai ramené du Guatemala beaucoup d’histoires et d’expériences que je n’oublierai jamais. Le peuple guatémaltèque est merveilleux et courageux.

Shawna Quinn Blue est membre de la section locale 3260 du SCFP qui représente les aides-éducateurs et les intervenants auprès des jeunes de l’Î.-P.-É. Pour en savoir plus sur BTS, consultez le breakingthesilenceblog.com.