« La signature de cet accord de libre-échange entraînerait la disparition des milieux humides, ainsi que la disparition de l’Amazonie que nous nous efforçons de protéger depuis si longtemps », a expliqué Mme Zhagüi aux membres du comité.
Les atteintes à l’environnement et aux droits de la personne sont en hausse dans les projets miniers canadiens en Équateur. Le nouvel accord donnerait aux sociétés minières canadiennes encore plus de pouvoir via le règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE), des tribunaux d’arbitrage qui peuvent outrepasser les lois protégeant les individus et la planète. L’accord enfreint la constitution équatorienne et son adoption est précipitée, sans aucune transparence ni consultation.
« Qui détient la sagesse et la connaissance de nos terres, qui est affecté par ces violations? C’est nous. Nous sommes ici pour faire connaître la vérité. Nous ne venons pas des bureaux des grandes villes, nous ne rédigeons pas de beaux rapports ou d’études scientifiques. Nous les vivons dans notre chair et notre message émane de notre vécu », a déclaré Mme Yasacama.
Mme Kaekat a dénoncé l’opacité entourant la négociation de l’accord. « Le gouvernement équatorien ne nous consulte pas et cache des informations sur les négociations, alors qu’il sacrifie nos territoires », a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse annonçant la tournée.
« Plus de 15 sociétés minières ont enfreint nos droits comme individus et comme communautés, en plus d’enfreindre les droits de la nature. L’accord de libre-échange viendra aggraver ces violations », a dit Ivonne Ramos au comité.
Le SCFP est solidaire de la délégation et de sa lutte pour empêcher ce nouvel accord commercial entre le Canada et l’Équateur. Notre syndicat exige qu’on mette fin aux abus des sociétés minières et aux projets canadiens d’extraction de ressources qui portent atteinte aux droits de la personne et à l’environnement. Nous demandons au gouvernement canadien de respecter ses obligations internationales concernant les droits de la personne et du travail, de rejeter tout accord commercial qui accorde des pouvoirs spéciaux aux entreprises et de tenir les sociétés minières responsables de leurs actions en Équateur et ailleurs dans le monde.
Apprenez-en plus sur la délégation et ses revendications : https://www.cpac.ca/a-la-une/l-episode/exploitation-miniere–preoccupations-de-femmes-equatoriennes–2-octobre-2024?id=d404d6c9-a0d5-49f6-ab5b-66362dc6f797
À propos de la délégation
Hortencia Zhagüi est membre du conseil des administrateurs de l’eau potable de Victoria del Portete et Tarqui, ainsi que de l’école d’agroécologie des femmes de Kimsakocha, qui encourage la souveraineté alimentaire.
Fanny Kaekat est responsable des affaires extérieures pour le peuple Shuar Arutam et membre de l’association Amazonian Women Defenders of the Forest, un collectif de femmes des sept peuples autochtones de l’Amazonie équatorienne.
Zenaida Yasacama est membre du peuple ancestral Kichwa de Pakayaku et vice-présidente de la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur, le plus grand organisme de défense des droits des Autochtones en Équateur.
Ivonne Ramos est membre de l’association Acción Ecológica et travaille avec des femmes équatoriennes qui défendent la nature.
La tournée « C’est pourquoi on dit non! » a été coorganisée par Amnistie internationale Canada, le Centre canadien de politiques alternatives, le Congrès du travail du Canada, KAIROS Canada et MiningWatch Canada.