Taux de mortalité élevés dans les foyers de soins de longue durée, niveaux d’infection troublants des travailleurs de la santé et faible nombre de tests : selon plus de 500 citoyens de Hamilton et de Niagara interrogés, le gouvernement provincial gère mal la réponse à la pandémie.
Le sondage a été effectué au début de mai pour le compte du Syndicat canadien de la fonction publique, du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP) et du SCFP-Ontario. Il s’est déroulé avant la circulation d’un rapport choquant de l’armée canadienne, dont les soldats prêtent actuellement main-forte à cinq établissements ontariens de soins de longue durée. Quatre de ceux-ci sont privés et à but lucratif; depuis, le gouvernement en a repris le contrôle.
En Ontario, en date du début de juin, plus de 1 648 résidents en soins de longue durée sont décédés des suites de la COVID-19, et des milliers d’employés de première ligne sont infectés par le virus. Le SCFP a toujours soulevé des inquiétudes quant au fait qu’on ne soignait pas les résidents très malades à l’hôpital.
On a demandé aux répondants si le gouvernement devrait transférer à l’hôpital les résidents des établissements de soins de longue durée souffrant de symptômes de la COVID-19 afin de protéger les autres résidents. Ils ont été plus deux fois plus nombreux à répondre oui (51 pour cent) que non (24 pour cent).
« L’an dernier, le gouvernement avait annulé des inspections d’établissements de soins de longue durée à la demande des représentants des propriétaires », raconte le président du CSHO, Michael Hurley. « Et, jusqu’à tout récemment, on ne transférait pas à l’hôpital les résidents en soins de longue durée atteints de la COVID-19. Ce gouvernement a fermé les yeux; il porte une lourde part de la responsabilité. Cette génération dont nous avons la charge mérite beaucoup mieux; il serait temps de s’en rendre compte. »
En date du 3 juin, 4797 travailleurs de la santé étaient infectés par la COVID-19. Treize d’entre eux sont morts. Les travailleurs hospitaliers et en soins de longue durée qui sont membres du SCFP ont toujours affirmé ne pas avoir accès à l’équipement nécessaire, notamment des masques N95, pour travailler en toute sécurité. Le provincial a clairement indiqué que les stocks d’équipement de protection individuelle (EPI) sont bas et que le personnel de santé ne doit pas le gaspiller.
« Le personnel soignant des SLD a dit haut et fort au premier ministre et à son ministre qu’on leur refusait souvent l’EPI ou qu’on leur demandait de rationner et de réutiliser masques et blouses, soutient M. Hurley. Le même rapport militaire soutient ce que les travailleurs de la santé ont dit au gouvernement, à savoir que l’EPI dont ils ont besoin pour se protéger et protéger les résidents ne sont tout simplement pas mis à leur disposition. » Lorsqu’on leur a demandé s’ils pensaient que la province devrait resserrer les normes de protection du personnel de santé, 80 pour cent des répondants de Hamilton et de Niagara ont répondu oui.
En Ontario, le dépistage de la COVID-19 s’améliore, mais il reste à la traîne. D’autres pays ayant adopté une approche de dépistage intensif rapportent beaucoup moins de décès. Lorsqu’on leur a demandé s’ils aimeraient voir l’Ontario augmenter considérablement le nombre de tests, les sondés de Hamilton et de Niagara ont manifesté un soutien élevé pour le dépistage généralisé : 78 pour cent. Ce taux d’approbation est encore plus élevé pour le dépistage de tous les patients et employés des hôpitaux : 85 pour cent.