Le personnel scolaire exige que le gouvernement Ford présente un plan qui garantisse le maintien en poste des concierges, des aides-enseignant(e)s (AE), des secrétaires scolaires, etc., une fois les écoles rouvertes la semaine prochaine. C’est ce qu’affirme le syndicat qui représente 55 000 travailleuses et travailleurs de l’éducation en Ontario.
Le SCFP présente une mise en garde contre le fait que le gouvernement ne tienne pas compte du rôle vital que jouent les travailleuses et travailleurs scolaires dans les écoles, en plus des pénuries chroniques de personnel et des effets de la COVID-19 sur ces gens. Il craint le retour au chaos pour les élèves et leurs parents si davantage d’écoles sont forcées de fermer en raison d’un manque de personnel de soutien.
« Les écoles ne peuvent fonctionner en toute sécurité sans la présence du personnel scolaire », résume Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO). « Nous avons besoin de ces gens pour fournir les services importants qui soutiennent l’apprentissage des élèves. Pourtant, ceux-ci n’ont pas eu voix au chapitre dans la réouverture des écoles. En fait, ils ne figurent même pas à titre d’arrière-pensée dans les plans du gouvernement. »
« Quel est le plan du gouvernement si les AE contractent la COVID et ne peuvent pas venir travailler ? Une enseignante ne peut pas assumer toutes les fonctions d’une AE ; elle ne peut pas s’occuper à elle seule d’un groupe d’enfants ayant des besoins particuliers. Autre exemple : s’il n’y a qu’un seul concierge affecté à une école et que celui-ci tombe malade, cette école devra fermer. »
« C’est presque comme si le gouvernement comptait sur le dévouement et la bonne volonté des travailleuses et travailleurs scolaires pour venir travailler quand ils devraient rester à la maison, juste pour que les écoles puissent rester ouvertes. C’est volontairement naïf et dangereux. »
Le SCFP-CSCSO a toujours soutenu que les écoles devraient rester ouvertes pendant la pandémie, à condition que le financement, l’équipement et le personnel soient suffisants pour en faire des lieux d’apprentissage et de travail sûrs.
Mme Walton souligne que, même si les travailleuses et travailleurs scolaires ont passé toute la pandémie sur place, dans les écoles, « il n’y a toujours pas assez d’appareils de filtration HEPA pour tous les locaux utilisés ». Elle s’inquiète aussi du fait que ces gens n’ont reçu aucune documentation sur les protocoles de dépistage ni de garantie qu’ils auront, dès lundi, les masques N95 qu’on leur a promis.
Selon Laura Walton, la pénurie de personnel scolaire est exacerbée par la faiblesse des salaires, la précarité d’emploi et les mauvaises conditions de travail. « Nous sonnons l’alarme au sujet d’une crise du personnel depuis avant le début de la pandémie. Et voilà que les écoles sont confrontées à un manque de personnes en bonne santé, désireuses et capables de venir à l’école pour faire ce boulot. »
« Nous avons été clairs sur ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des écoles, conclut-elle. Mais il est minuit moins une et le gouvernement change les règles du jeu pour précipiter les gens à l’école, alors qu’il devrait réfléchir aux implications de ses décisions et à leurs répercussions sur l’ensemble du personnel et des élèves. »