Après une récession, l’économie et l’emploi retrouvent généralement leur vigueur et reprennent le terrain perdu pendant le ralentissement. Mais pas cette fois-ci.

Au Canada et ailleurs dans le monde, la croissance a été beaucoup plus lente. Chaque année apporte son lot de déceptions aux prévisionnistes qui attendaient une meilleure remontée et qui se retrouvent avec des résultats qui semblent n’avoir aucun sens.

Notre économie subit des changements structurels majeurs et reste extrêmement déséquilibrée. Pourtant, les indicateurs économiques traditionnels ne reflètent pas avec exactitude ni ces changements ni notre niveau de bien-être.

Une bonne partie de la croissance du Canada est due à un boom de dépenses axées sur les ressources, la construction et l’endettement des consommateurs, boom qui commence à s’essouffler. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent maintenant assurer une transition progressiste en mettant le cap sur la croissance.

La faiblesse de la croissance salariale constitue un obstacle majeur. En moyenne, le salaire horaire a augmenté d’à peine 1,2 % cette année, ce qui est inférieur à l’inflation et mène à une baisse des salaires réels. La croissance des salaires est freinée par les mesures d’austérité, la diminution des salaires dans le secteur public, les accords commerciaux qui affaiblissent le pouvoir de négociation des travailleurs, l’accroissement du travail précaire et la diminution de l’emploi. Bien des nouveaux emplois sont occasionnels ou à contrat ou encore créés par des entreprises comme Uber. Cette tendance tire les salaires et les revenus publics vers le bas.

La transition vers une économie plus verte et plus durable ouvre des horizons presque infinis. De bons emplois assortis de salaires et d’avantages sociaux adéquats et l’amélioration des services publics doivent être au cœur de cette nouvelle orientation économique. Et nous devons nous doter de mesures et d’objectifs plus précis pour que notre économie cesse de vivoter et de s’éparpiller dans tous les sens.