De plus, il ne s’agit pas d’un phénomène propre au Canada, aux États-Unis ou aux pays industrialisés. En effet, la part des revenus revenant aux travailleurs (salaires et autres sources de revenus) a chuté partout dans le monde.
Dans l’après-guerre, la part du revenu national revenant aux travailleurs était si stable que certains la considéraient comme une constante. Puis sont venus les gouvernements Thatcher et Reagan ainsi que les politiques économiques néolibérales comme la réduction des dépenses publiques, la baisse du taux d’imposition des entreprises et la déréglementation.
Depuis cette époque, en dépit des investissements accrus des travailleurs dans leur éducation et de la diminution du taux de chômage, la part de revenu revenant aux travailleurs a diminué. À l’inverse, les profits des entreprises ont augmenté.
On a observé des mouvements à la hausse lors des récessions, mais ils s’expliquent, non pas par la hausse des salaires, mais par la diminution des profits des entreprises. La faible part des revenus revenant aux travailleurs réduit la demande et freine la croissance économique.
Comment pouvons-nous augmenter la part de la richesse économique profitant aux travailleurs? De plusieurs façons, y compris en conférant un pouvoir de négociation accru aux travailleurs. Une chose est certaine : le fait de geler encore une fois les salaires des travailleurs, comme plusieurs gouvernements provinciaux le souhaitent, ne fera qu’aggraver la situation.