La devise canadienne s’est transformée en pétrodollar il y a une quinzaine d’années, quand notre économie s’est mise à dépendre de plus en plus du secteur des ressources naturelles. C’est à ce moment que les négociants de devises ont commencé à associer le dollar canadien au prix du pétrole… pour le meilleur et pour le pire.

Quand le prix du baril de pétrole atteint des sommets, notre dollar monte en flèche. Maintenant que le prix du baril plonge, le dollar est entraîné à sa suite. Près de 80 % de la variation du dollar canadien s’explique par la fluctuation du prix du pétrole. Chaque variation de 10 % dans le prix du brut entraîne une variation de 3 % de la valeur du dollar. Le prix de référence du pétrole West Texas Intermediate (WTI) a chuté de 50 %  en un an, tandis que le dollar a perdu 15 % de sa valeur pour s’établir à 0,76 $ US.

Cette dévaluation rend nos importations plus coûteuses. C’est la raison pour laquelle le prix des denrées alimentaires et des autres importations a augmenté. Selon la Banque du Canada, la baisse du dollar canadien ajoutera 0,8 point à l’inflation.

Mais malgré la hausse du coût des importations, notre économie devrait finir par profiter de la baisse du dollar qui rend les exportations canadiennes plus attrayantes, particulièrement dans le secteur manufacturier. Toutefois, cet effet prendra quelques années à se faire sentir puisque le Canada a perdu une grande partie de sa capacité de production et de ses emplois manufacturiers quand le dollar était élevé. La reconstruction prendra du temps.

Quelle leçon faut-il tirer de tout cela? Qu’il vaut mieux diversifier notre économie que mettre tous nos œufs dans le même panier instable des ressources naturelles.