Les employés hospitaliers membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) œuvrant dans 120 sites hospitaliers de l’Ontario en ont assez des agressions des patients, de la sourde oreille de l’État et des réprimandes des employeurs lorsqu’ils dénoncent la situation. Ils sont décidés à négocier une amélioration des mesures de protection pour stopper le nombre croissant d’incidents violents au travail.

Aujourd’hui, une manifestation à Toronto a réuni des centaines de membres et d’alliés du SCFP. Elle était organisée en soutien aux propositions déposées par le SCFP dans les négociations contractuelles de 27 000 employés d’hôpitaux ontariens.

Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, la violence dans les milieux de travail de la santé « est un problème sous-rapporté, généralisé et persistant, un problème toléré et largement ignoré ». Les personnes les plus à risque sont les employés en contact direct avec les patients dans les services d’urgence, les unités psychiatriques et les unités réservées aux personnes atteintes de démence.

« Bon nombre des lois qui protègent les travailleurs — tous les travailleurs, pas uniquement les syndiqués — existent en raison des efforts des syndicats pour rendre les lieux de travail plus sûrs, rappelle le président national du SCFP, Mark Hancock. Ne l’oublions jamais. Je soutiens fièrement l’engagement de nos membres du secteur hospitalier ontarien qui ont mis la violence franchement sur la table des négociations. Dans cette brave lutte qui rendra les hôpitaux plus sûrs et qui profitera autant aux travailleurs qu’aux patients, ils disposent de l’appui total de notre syndicat national. »

Les négociations entre le SCFP et l’Association des hôpitaux de l’Ontario (AHO) sont rompues depuis le 21 septembre. Les hôpitaux « refusent de bouger sur les points les plus cruciaux en matière de violence au travail », explique Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario au SCFP (CSHO-SCFP).

Les hôpitaux refusent de :

  • s’engager à collaborer avec le syndicat pour éliminer la violence dans les hôpitaux ;
  • poser des affiches pour indiquer qu’on ne tolèrera pas les comportements violents ou agressifs dans nos hôpitaux ;
  • demander, avec le syndicat, au gouvernement d’investir pour rendre les lieux de travail hospitaliers plus sûrs.

La manifestation d’aujourd’hui marque le début « d’une campagne importante pour faire la lumière sur la violence dans nos hôpitaux », conclut M. Hurley.