Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Mark Janson | SCFP Service de la recherche 

Les régimes de retraite à prestations déterminées se sont redressés au cours des derniers trimestres, si bien que les politiciens et les employeurs qui s’obstinent à parler de leur mort imminente devraient en prendre note.

La firme Mercer, un cabinet-conseil spécialisé en régimes de retraite, qui a examiné plus de 600 régimes à prestations déterminées publics et privés, a observé que le régime moyen est actuellement financé à 99,9 %. Cela veut dire que ces régimes de retraite n’auraient aucune difficulté à répondre à la demande si les travailleurs cotisants décidaient maintenant de profiter de leur retraite.

Qui est la star du redressement des régimes de retraite? Nul autre qu’Air Canada. Au début de l’année, son régime a affiché un excédent après avoir enregistré un déficit de solvabilité de 3,7 milliards de dollars l’année précédente. Les modifications apportées au régime des avantages sociaux des employés ont permis d’épargner près d’un milliard de dollars. Un meilleur rendement et une légère augmentation des taux d’intérêt sont toutefois les principales causes de ce revirement de situation.

Les régimes canadiens ne sont pas les seuls à prendre du mieux. Aux États-Unis, les régimes des grandes sociétés déclarent les meilleurs rendements depuis 2013 et les problèmes de financement

causés par la crise financière sont maintenant choses du passé. L’amélioration de l’état de santé des régimes de retraite contribue également à rehausser la valeur des actions des companies, à abaisser les coûts des emprunts et à stimuler les marchés boursiers.

Les régimes à prestations déterminées jouent un rôle important dans l’économie. En moyenne, 70 milliards de dollars en prestations sont versés chaque année au Canada. Cela représente entre 6 à 9 % des salaires totaux dans les centres urbains. Comme ces rentes font augmenter les dépenses, l’investissement et l’assiette fiscale, l’économie en profite.

Les régimes à prestations déterminées sont plus avantageux que les régimes à prestations cibles, à cotisations déterminées ou les REER, parce qu’ils assurent un revenu de retraite garanti. Ils sont aussi mieux gérés, et ce, à coûts moindres pour les employés et les retraités.

En dépit de ces avantages, ces régimes sont souvent la cible des attaques de politiciens et de lobbyistes du milieu des affaires qui les jugent trop coûteux. Ces derniers qui sont pourtant heureux de pouvoir compter sur leur propre régime de pension garanti et généreux, affirment en effet que les régimes à prestations déterminées sont trop risqués pour les travailleurs.

En conséquence, la proportion d’employés qui souscrivent à des régimes à prestations déterminées a continué de chuter, en particulier dans le secteur privé où elle est maintenant inférieure à 25 %.

De plus, des gouvernements provinciaux comme l’Alberta, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard apportent présentement d’importants changements à leurs régimes à prestations déterminées. Des discussions sont également en cours au Québec et à Terre-Neuve et Labrador. Partout, on cherche à réduire les coûts pour l’employeur et à transférer une grande part des risques aux travailleurs.

Une solution simple consisterait à bonifier le Régime de pensions du Canada (RPC) et le Régime des rentes du Québec (RRQ). La pression exercée sur les régimes de retraite publics et privés serait allégée et tous les travailleurs jouiraient d’une plus grande sécurité financière. Mais, le gouvernement fédéral continue de s’opposer à cette solution appuyée par de nombreuses provinces.

Il faut continuer à promouvoir la bonification du RPC et du RRQ, mais aussi constamment rappeler que les régimes à prestations déterminées sont viables et qu’ils procurent la sécurité financière dont les travailleurs ont besoin au moment de leur retraite.