Les travailleuses et travailleurs du secteur public de toute la province se réunissent cette fin de semaine pour échanger des idées et élaborer des stratégies afin de lutter contre la privatisation des services publics à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le SCFP organise un congrès de trois jours au Greenwood Inn & Suites de Corner Brook, où les travailleuses et travailleurs pourront entendre des spécialistes, des militant(e)s ainsi que leurs pairs s’exprimer sur le recours accru aux partenariats public-privé (PPP) dans presque tous les secteurs publics de la province. L’intégration des technologies d’intelligence artificielle (IA) dans les lieux de travail et l’importance d’aborder cet enjeu dans les négociations feront partie des grands thèmes du congrès.
« Avant 2017, notre province était la seule de tout le pays à avoir su résister aux PPP », souligne Sherry Hillier, présidente du SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador.
« Aujourd’hui, nos élu(e)s préfèrent payer des agences privées plutôt que de financer correctement les services publics déjà en place. Les infirmières volantes sont le cas le plus courant; le gouvernement verse aux infirmières en pratique privée jusqu’à quatre fois le salaire des infirmières du secteur public pour le même travail, mais il y a aussi beaucoup d’autres exemples, explique-t-elle. Le problème touche les logements sociaux, les écoles, les universités, les services municipaux comme le ramassage des ordures et le déneigement, les services médicaux d’urgence et les refuges… tous les secteurs des services publics sont menacés. Nous vivons une crise. »
Depuis l’accord sur la santé de 2022 jusqu’à l’accord sur l’éducation de cette année, les membres du SCFP ont tiré la sonnette d’alarme sur des tendances inquiétantes : celles des coupes budgétaires, des réductions de services et du recours accru aux contrats privés par le gouvernement libéral de l’ancien premier ministre Furey.
Le SCFP a fait parvenir cette semaine au gouvernement provincial un avis de négociation au nom de plus de 20 sections locales du Syndicat, lançant ainsi un processus de négociation coordonné qui concerne plus de 4 000 travailleuses et travailleurs de l’ensemble du secteur public provincial.
En 2004, le processus avait conduit 20 000 travailleuses et travailleurs sur les piquets de grève pendant un mois pour obtenir des améliorations essentielles en matière de salaires et de conditions de travail dans le secteur public.
« C’est notre chez-nous, et que ce soit lors des élections municipales et provinciales d’octobre ou à la table de négociation, les membres du SCFP sont prêt(e)s à se battre pour nos communautés et nos services publics », conclut Sherry Hillier.