Le SCFP-Ontario demande au gouvernement conservateur de Doug Ford de révoquer la lettre co-signée par le ministre de l’Environnement de l’Ontario, Todd McCarthy, qui appelait son homologue fédéral à privilégier le développement et la compétitivité plutôt que d’assurer l’accès à l’eau potable pour les communautés autochtones.
Après que les libéraux fédéraux aient annoncé leur intention de réintroduire le projet de loi C-61, qui garantirait l’accès à l’eau potable pour les communautés des Premières Nations, le ministre McCarthy et la ministre de l’Environnement de l’Alberta ont adressé une lettre à leur homologue fédéral, lui demandant de ne pas aller de l’avant. Le projet de loi C-61 était mort au feuilleton lors de la prorogation du Parlement plus tôt cette année.
« Le ministre McCarthy peut bien qualifier la situation de malentendu, il a tout de même envoyé une demande écrite à la ministre fédérale de l’Environnement, et il ne l’a toujours pas retirée. Les leaders autochtones exigent la démission du ministre, et notre syndicat appuie cette demande », explique Fred Hahn, président du SCFP-Ontario.
« Le premier ministre Doug Ford doit lui aussi intervenir pour officiellement révoquer la lettre et montrer la volonté du gouvernement de réparer cette erreur troublante. »
Fred Hahn rappelle que, à maintes et maintes reprises, le gouvernement Ford a bafoué les droits des peuples et des communautés autochtones, et que cette attitude n’est rien de moins que le résultat d’un racisme environnemental profondément enraciné.
« Le SCFP compte parmi ses membres des personnes qui travaillent à fournir de l’eau potable aux villes de partout dans la province. Est-ce que le ministre McCarthy oserait sacrifier l’accès à l’eau potable de la population de Bowmanville, de Burlington ou de toute autre ville ontarienne au nom de la compétitivité? Non. Malgré ses excuses, le ministre a miné des années de revendications visant à fournir aux peuples autochtones un accès fiable à de l’eau potable pour leurs familles et leurs communautés. »
Comme le défend la campagne L’eau, c’est la vie du SCFP, l’accès à l’eau potable n’est pas un privilège : c’est un droit qui devrait être accordé à l’ensemble de la population canadienne.
« Le gouvernement conservateur de Doug Ford a déjà, par le passé, imposé une législation défavorable aux communautés autochtones », souligne Dawn Bellerose, ancienne leader du Conseil national des Autochtones du SCFP et actuellement vice-présidente au conseil exécutif du SCFP-Ontario. « Cette fois, il essaie de bloquer une loi qui leur serait bénéfique. Ce manque de respect est insultant et choquant. Le gouvernement doit faire mieux, et j’appuie les propos de la chef du Grand conseil de la Nation anichinabée, Linda Debassige, demandant la démission du ministre. »
Jennifer Smith, présidente du Conseil des Autochtones du SCFP-Ontario, déclare pour sa part : « Trop de communautés autochtones en Ontario doivent composer avec des avis d’ébullition d’eau depuis des décennies. Encore aujourd’hui, elles en ressentent des conséquences sur leur santé, leur bien-être et l’avenir de leur population. L’adoption du projet de loi C-61 aiderait à mettre fin à cette forme de racisme environnemental, mais le gouvernement Ford souhaite le contraire. C’est immoral, et on joint notre voix à celle de toutes les personnes qui exigent le respect, l’équité et une reconnaissance véritable de la souveraineté autochtone. »