Le plus important syndicat de l’Ontario dénonce le budget des conservateurs de Ford, qui faillit à répondre aux besoins des Ontarien(ne)s alors qu’une grande expansion des services publics serait de mise pour renforcer les communautés, créer des emplois et améliorer les conditions de vie.
« Doug Ford cherche encore à se faire passer pour capitaine Canada. Or, d’après la population de la province, la meilleure manière de se défendre serait d’investir dans les services publics pour créer des occasions et des emplois », a soutenu Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. Le syndicat représente 290 000 travailleuses et travailleurs du secteur public dans la province.
Un récent sondage d’opinion publique (en anglais) commandé par le SCFP-Ontario a révélé que les Ontarien(ne)s voulaient qu’on investisse dans les services publics, qu’on mette un terme à la privatisation des soins de santé, qu’on impose davantage les sociétés afin de mieux financer les services essentiels, et qu’on crée des emplois par l’expansion des services publics.
« La réponse de Ford aux licenciements, aux tarifs douaniers et à la guerre commerciale met de côté la création d’emplois au profit de quoi? Des crédits d’impôt pour les fabricants, des remboursements de la CSPAAT pour les employeurs, des zones économiques spéciales, du deuxième plus bas taux d’imposition au pays pour les sociétés, et de fonds de réserve et de prévoyance toujours plus importants. Aucune de ces mesures ne garantit la création d’un seul emploi. Au contraire, les entreprises ont tendance à utiliser ces largesses remises sans condition par le gouvernement pour leur propre bénéfice : primes pour les cadres, rachats d’actions, dividendes plus élevés pour les actionnaires… Chaque fois que le taux d’imposition des sociétés baisse de 1 %, le gouvernement perd la possibilité d’investir 1,9 milliard de dollars dans les services. »
Fred Hahn a comparé l’approche du gouvernement aux avantages qu’on gagnerait à investir dans les services publics : « Pour s’assurer que des emplois sont créés, le seul choix sûr est d’en créer dans le secteur public. Ce dernier est en manque depuis des années. Le besoin est là, et le financement aussi! Ce budget n’est pas différent des autres budgets des conservateurs : on se contente de piler de l’argent dans des fonds de prévoyance. Ce n’est pas comme ça qu’on dépense, qu’on crée des emplois et qu’on prend soin de l’économie. »
Environ 20 % des travailleuses et travailleurs de l’Ontario œuvrent dans le secteur public – 25 % si on inclut les emplois de la fonction publique fédérale et du secteur municipal.
« Comme tous les autres budgets du gouvernement Ford, ce n’est qu’encore et toujours de la poudre aux yeux. Cette fois, Doug Ford se sert des tarifs douaniers et de la guerre tarifaire comme excuse pour refuser d’investir dans ce qui profiterait le plus à la population ontarienne : les écoles, les hôpitaux, les soins de santé, les services sociaux, les universités et des municipalités plus fortes. On nous répète la même chose depuis sept ans : on enregistre des dépenses record, on libère l’économie, la vie est belle. Mais quand on parle à nos collègues, à nos proches, à nos familles, on se rend compte que la vie est loin d’être belle, qu’elle se détériore plutôt, et que les services publics vont de mal en pis. »
Fred Hahn a aussi énoncé quelques chiffres : 1 personne sur 16 dépend de banques alimentaires en Ontario, et 1 personne sur 7 n’a pas de médecin de famille alors qu’en parallèle, les hôpitaux ferment plus de salles d’urgence que jamais.
« Ce budget était une occasion en or pour le gouvernement Ford d’améliorer le sort des travailleuses et des travailleurs, mais il a échoué lamentablement. Nous avons besoin d’emplois maintenant, et le gouvernement a le pouvoir d’en créer. Il suffit qu’il le veuille. »