La décision de l’Hôpital général de Guelph de licencier 39 préposé(e)s aux services de soutien à la personne (PSSP) constitue une grave erreur qui portera un coup dur au moral du personnel et à la qualité des soins, a déclaré le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO-SCFP).

Lundi matin, le personnel de l’Hôpital général de Guelph et ses allié(e)s communautaires ont organisé un rassemblement en réponse à l’élimination de 39 des 64 postes de PSSP. Cette décision de réduire les effectifs s’appuie sur une recommandation d’un organisme externe.

Michael Hurley, président du CSHO-SCFP, a reproché au gouvernement provincial de sous-financer le secteur alors que les hôpitaux de l’Ontario sont confrontés à un déficit budgétaire cumulatif de deux milliards de dollars. Par conséquent, les hôpitaux réduisent leurs coûts au détriment des patient(e)s, ce qui a pour effet de réduire les effectifs malgré l’augmentation de la demande, a-t-il expliqué. L’Hôpital général de Guelph prévoit un déficit de 12,5 millions pour l’exercice financier se terminant en mars 2025.

« Ces réductions causeront du tort aux patients de la ville, a-t-il déclaré. Selon des études menées en Ontario, la présence de PSSP au sein de l’équipe de soins infirmiers dans les hôpitaux de soins actifs réduit considérablement les taux de mortalité, de plaies de lit, de chutes et d’incontinence, en plus d’améliorer le moral des patients. Cette décision est motivée par les compressions budgétaires d’un gouvernement qui réduit systématiquement le personnel hospitalier par un sous-financement. Malheureusement, ce sont les patients et leurs familles qui en paieront le prix. »

Le président du CSHO-SCFP a cité de récentes données provinciales selon lesquelles seulement 33 % des personnes se présentant au service d’urgence de l’Hôpital général de Guelph sont admises dans le délai cible de huit heures, le temps d’attente moyen s’élevant à plus de treize heures.

« Un hôpital dont le taux d’échec en matière d’admission dans les délais est de 67 % devrait-il procéder à des réductions? Il est temps que la direction de l’Hôpital général de Guelph fasse preuve de courage, qu’elle défende les intérêts de ses patients et de son personnel, et réclame que le déficit soit absorbé par la province. »

Mark Zinger, infirmier auxiliaire à l’Hôpital général de Guelph et vice-président du SCFP 57, a déclaré qu’il était démoralisant de voir ses collègues dévoué(e)s recevoir des avis de licenciement juste avant la période des fêtes.

Les PSSP sont un élément inestimable de l’équipe de soins. Par conséquent, leur absence alourdirait les responsabilités du personnel infirmier, ce qui perturberait le travail d’équipe et nuirait aux soins prodigués, a-t-il commenté.

« Le nombre de nos patients a fortement augmenté ces dernières années, ce qui limite réellement la capacité du personnel infirmier. Nous comptons donc largement sur les PSSP pour l’aide aux activités quotidiennes, par exemple pour le bain, les déplacements et l’alimentation. Leur soutien est essentiel pour aider les gens à se rétablir rapidement. »

« Non seulement cette décision ne rend pas service aux patients, mais elle témoigne aussi d’une mauvaise gestion financière, a-t-il soutenu. La baisse de qualité des soins fait grimper le taux de réadmission, ce qui alourdit encore le fardeau de notre système de santé déjà à bout de souffle. Cette situation finit par coûter cher, alors que ces coûts pourraient être facilement évités si le gouvernement investissait dès le départ dans des effectifs suffisants », a-t-il conclu.