Un rapport récent du Centre canadien de politiques alternatives montre que 92 % des jeunes enfants saskatchewanais vivent dans un désert de garderies. Le SCFP-Saskatchewan, le syndicat de la main-d’œuvre des services éducatifs à l’enfance de la province, appelle le gouvernement à redresser les conditions de travail et à élaborer une stratégie de main-d’œuvre en consultation avec les syndicats, les prestataires de soins, les parents et les parties prenantes.
L’entente bilatérale fédérale-provinciale a fixé l’objectif d’ajouter 28 000 places en garderie d’ici la fin du mois de mars 2026. Or, selon les chiffres du ministère de l’Éducation, on n’en est qu’à 4 696 nouvelles places, dont seulement 2 124 sont opérationnelles.
« Nous savons qu’il faut grandement bonifier le nombre de places et d’établissements pour répondre aux besoins des familles de la classe ouvrière. Or, ce que nous disent la main-d’œuvre et les exploitants, c’est qu’il n’y a pas assez de personnel qualifié pour couvrir les places promises », explique Judy Henley, présidente du SCFP-Saskatchewan. « Nous n’arriverons pas à éliminer les déserts de garderies sans une stratégie globale de la main-d’œuvre qui offrira un salaire équitable, de meilleures conditions de travail et une sécurité de la retraite. »
Un document d’information préparé par le SCFP rapporte que la plupart des travailleuses et des travailleurs en garderie ont peu ou pas d’avantages sociaux. Pourtant, pour recruter et retenir du personnel, il est essentiel d’offrir des avantages non salariés, comme des assurances collectives pour couvrir les médicaments, les soins dentaires et les soins de la vue, un bon régime de retraite, des congés de maladie payés et plus de semaines de vacances que le minimum requis par la loi.
« Pour faire de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants une carrière réellement alléchante, le gouvernement pourrait commencer par garantir la participation à un régime de retraite à prestations déterminées déjà établi, comme le Régime de retraite des employés municipaux (RREM), propose Mme Henley. Il devrait aussi ajouter de l’argent pour améliorer les assurances collectives. »
Ces deux dernières années, le fédéral a augmenté de beaucoup l’enveloppe qu’il consacre aux services éducatifs à l’enfance, mais celle du provincial n’a pas bronché, demeurant à 61,7 millions de dollars par année.
« Les garderies ont besoin de fonds supplémentaires pour couvrir les coûts qui ne sont pas couverts par le financement fédéral, » résume Judy Henley. « Nous avons besoin d’un financement complet pour attirer et former de la main-d’œuvre, sans oublier d’améliorer les conditions de travail et la rémunération pour que les gens restent en poste. Le SCFP exhorte le gouvernement du Parti de la Saskatchewan à rétablir l’augmentation annuelle du financement des garderies réglementées afin de leur donner plus de flexibilité pour affronter les coûts de fonctionnement et les salaires de la main-d’œuvre certifiée et non certifiée. »
De plus, le SCFP-Saskatchewan appuie la recommandation du CCPA demandant aux gouvernements provinciaux de prendre l’initiative dans la planification et la gestion publiques de l’expansion des services éducatifs à l’enfance. Mme Henley croit que cette approche devrait impliquer l’utilisation de lieux publics comme les écoles et les installations municipales.