Cet après-midi, des membres du personnel académique contractuel de l’Université Carleton vont interrompre une réunion du conseil d’administration de l’université pour remettre une lettre appelant le conseil à régler les graves problèmes de relations de travail sur le campus.
« Les négociations se prolongent au-delà du raisonnable, et c’est au conseil d’administration de prendre des mesures pour éviter une grève plus tard ce mois-ci », explique Noreen Cauley-Le Fevre, présidente du SCFP 4600. « Nos membres vivent dans la pauvreté, mais l’université rejette les demandes raisonnables que nous avons déposées pour garantir que les salaires suivent le coût de la vie et pour offrir aux étudiantes et étudiants le ratio d’assistantes et d’assistants d’enseignement qui existe dans d’autres établissements. »
L’université et le SCFP 4600 sont actuellement en conciliation. Les parties seront en position légale de grève ou de lock-out à compter du 25 mars. Sans les quelque 3 000 membres du personnel académique contractuel, ce qui inclut les assistantes et assistants d’enseignement et les chargées et chargés de cours, l’université ne sera pas en mesure de donner les cours adéquatement, en particulier au plus fort de la période de corrections et d’examens.
Un point d’achoppement est la clause d’indemnité de vie chère (IVC) proposée par le syndicat. Celle-ci garantirait que les salaires suivent l’inflation. Au cours des dix dernières années, le salaire d’un assistant d’enseignement a fondu de plus de dix pour cent pour s’établir à un maximum de 11 502 dollars par année, une petite fraction du coût de la vie à Ottawa. Quant aux chargées et chargés de cours, qui donnent de nombreux cours de premier cycle, leur salaire compte parmi les plus bas de la province ; ils sont payés quinze pour cent de moins que leurs homologues de l’Université d’Ottawa.
« C’est vrai que certains chargés de cours sont aussi étudiants, mais ce boulot doit nous permettre de payer le loyer et de nourrir notre famille, précise Noreen Cauley-Le Fevre. Plus important encore, ce boulot rend l’éducation accessible à des personnes issues d’horizons très variés. Au cours de la dernière décennie, l’Université Carleton a rendu l’éducation moins abordable et l’accès à l’éducation moins équitable. Le contraste est flagrant avec la réputation que cette institution avait gagnée au cours des décennies précédentes. C’est un changement honteux. »
L’absence d’un salaire suffisant affecte sérieusement le personnel académique de l’université. Selon le USC-Food Centre (la banque alimentaire du campus de Carleton), 80 pour cent des étudiantes et étudiants qui utilisent ses services sont diplômés, comme la majorité des assistantes et assistants d’enseignement. Pourtant, les étudiantes et étudiants diplômés ne représentent que 6,7 pour cent du corps étudiant de Carleton.
Le travail des assistantes et assistants d’enseignement varie, mais il comprend généralement la correction, l’exécution de travaux dirigés et la supervision de laboratoires. Les chargées et chargés de cours créent des cours et les enseignent, ce qui inclut la prestation de cours magistraux et l’organisation d’examens. Tous les membres du personnel académique contractuel de l’Université de Carleton sont membres du SCFP 4600, le plus important syndicat dans cette institution. Le SCFP 4600 et l’université sont en négociation depuis septembre 2022.