Education worker in classroom with childrenLes travailleuses et travailleurs de l’éducation de première ligne sont prêts à se battre pour obtenir ce dont les élèves ont besoin en classe et ce dont ils ont eux-mêmes besoin pour encore mieux faire leur travail.

Au lendemain d’une élection provinciale qui a vu le premier ministre Doug Ford affirmer sans équivoque aux travailleurs « j’assurerai toujours vos arrières » et promettre à maintes reprises de « passer à l’action », et 90 jours avant le début de la prochaine année scolaire, 55 000 travailleurs de l’éducation partout en Ontario le prennent au mot alors qu’ils lui signifient leur avis de négocier.

« Le moment est venu d’éviter les bouleversements dans les salles de classe en septembre », a déclaré Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP. « Les travailleurs de l’éducation du SCFP sont prêts à négocier une entente qui protège et élargit les services offerts aux élèves tout en augmentant les salaires des travailleurs les moins bien rémunérés du système éducatif ».

« Le premier ministre provincial réélu peut éviter des bouleversements pour les élèves cet automne », a observé Mme Walton. « Il devrait demander à ses négociateurs de s’asseoir avec nous dès maintenant pour conclure une entente qui priorise les élèves et les travailleurs ».

Des années de sous-financement systémique et structurel de la part du gouvernement conservateur, et du gouvernement libéral qui l’a précédé, ont entraîné une pénurie de personnel et des salaires insoutenables pour les travailleurs de l’éducation. Les revendications de ces derniers, si elles sont satisfaites, permettront de résoudre ces problèmes systémiques afin de combler les besoins des élèves et de créer de bons emplois pour les travailleurs de l’éducation, deux objectifs qui profiteront à toutes les communautés de la province.

« Les concierges doivent savoir qu’ils seront assez nombreux pour combattre la prochaine vague de COVID-19. Les employés de bureau arrivent tôt et restent tard, sans être payés, pour assurer la sécurité des élèves et le bon fonctionnement de nos écoles. Les aides-enseignants constatent qu’il faut en embaucher davantage pour fournir le soutien individuel dont les élèves ont besoin et que les parents exigent. Les éducateurs de la petite enfance doivent être présents dans toutes les classes de maternelle afin de donner à nos plus jeunes élèves les expériences pratiques dont les enfants de quatre et cinq ans ont besoin », a expliqué Mme Walton.

« Le personnel scolaire, majoritairement féminin, n’a pas manqué de remarquer que le premier ministre Ford s’est concentré sur les emplois dans le secteur privé », a déclaré Mme Walton. « Nous lui rappelons que cette province fonctionne grâce à nous et que nous en avons fini avec les compressions irrespectueuses qui font fuir les travailleurs de l’éducation ».

« La question de savoir si les écoles de la province reçoivent suffisamment d’argent pour mettre fin aux coupures préjudiciables est un choix politique fait par nos représentants élus », a déclaré Mme Walton. « L’Ontario est la province la plus riche du Canada et l’argent contrôlé par seulement 59 milliardaires a augmenté de plus de 100 milliards de dollars pendant la pandémie. Ce gouvernement n’a aucune excuse pour lésiner sur l’avenir de nos enfants ».

Faits en bref :

  • Cinquante-cinq milles travailleurs de l’éducation de première ligne signifient un avis de négociation au gouvernement de l’Ontario et au Conseil des associations de conseillers scolaires. L’avis de négocier central donné par le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP au Conseil des associations de conseillers scolaires sert également d’avis de négocier localement avec 63 conseils scolaires publics et catholiques de langue anglaise et française
      
  • Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) calcule que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a réduit le financement de l’éducation de 800 $ par élève (ajusté en fonction de l’inflation) pendant son premier mandat. Avec deux millions d’élèves dans les écoles de l’Ontario, cela se traduit par une réduction de 1,6 milliard de dollars au cours de l’année scolaire 2021-2022, une somme qui pourrait contribuer à améliorer le soutien aux élèves et à augmenter les niveaux de dotation et les salaires des travailleurs de l’éducation.
      
  • Les travailleurs de l’éducation méritent une augmentation. Au cours de la dernière décennie, leurs salaires ont chuté considérablement en dessous de l’inflation. Cela est dû en grande partie à l’interférence législative avec la libre négociation collective qui a utilisé le pouvoir de l’État pour limiter les hausses salariales pour les employés les moins bien rémunérés du secteur de l’éducation. Le Projet de loi 115, sous l’égide du précédent gouvernement libéral a gelé les salaires pendant deux ans. Le Projet de loi 124, sous le gouvernement progressiste-conservateur actuel, a imposé une limite stricte de 1 % d’augmentation par année pendant trois ans, même si tout indique que celle-ci est inférieure à l’inflation et aux tendances des autres secteurs syndiqués de l’économie.
      
  • Le résultat de ces attaques contre les salaires et les droits de négociation collective des travailleurs de l’éducation est que les accords salariaux de 2012 à 2021 s’élèvent à 8,8 % (composés) alors que l’inflation jusqu’à la fin de 2021 est de 19,5 %. Si l’inflation dépasse largement les 6 % en 2022, la réduction salariale pour les travailleurs de l’éducation sera de 17 %. Cet écart entre les augmentations de salaire et l’inflation a été imposé aux travailleurs qui sont nécessaires au bon fonctionnement du système éducatif, à savoir ceux qui fournissent des services essentiels directs et indirects aux élèves afin que leurs écoles soient à l’œuvre pour eux. La restriction salariale a été imposée aux travailleurs, dont 84,2 % gagnent moins de 50 000 $ par an et 96,6 % gagnent moins de 60 000 $ par an.